Après deux premières semaines à la hausse, les Bourses ont changé de cap et traversé une période de correction.

C'est en soi une bonne nouvelle, si l'on veut que les investisseurs réinvestissent massivement. Une correction de 10% serait probablement bienvenue.

La spectaculaire flambée boursière de 60% survenue entre le début de mars 2009 et la mi-janvier a eu pour effet d'une part de ralentir l'ardeur des investisseurs, et de provoquer une vague de prises de profits.

Au plan fondamental, les acteurs importants de la Bourse ajustent leurs portefeuilles en fonction du dévoilement des derniers résultats financiers, des hauts et des bas de la reprise économique mondiale, de leur anticipation des taux directeurs des banques centrales et des pressions inflationnistes.

Restons quand même positifs. Depuis 1956, nous avons survécu à 11 marchés baissiers. Lors de ces marchés baissiers enclenchés par Wall Street, le principal indice de la Bourse américaine, le S&P 500, a chuté en moyenne de 33%. Et lors de ces 11 cycles baissiers, le principal indice de la Bourse de Toronto (S&P/TSX) a enregistré une baisse moyenne de 25%.

Malgré ces reculs majeurs, la Bourse a constamment poursuivi sa longue et tortueuse marche vers de nouveaux sommets. Et ce, en dépit du 11 septembre 2001 (attaque contre le World Trade Center); de l'éclatement des bulles (internet, haute technologie et communications en 2000; immobilière et financière en 2007); des nombreux scandales boursiers (Enron, WorldCom, Nortel, etc.); et des bandits à la Madoff, Lacroix et cie.

Remarquez que les marchés nord-américains accusent encore un recul de 25% à 30% par rapport à leurs sommets historiques du précédent «bull market».

Cela ne veut pas dire que la Bourse est actuellement sous-évaluée pour autant. Pour que les grands indices boursiers continuent de gagner solidement du terrain, il faut une bonne reprise économique et une croissance marquée des profits des entreprises.

En Bourse, il n'y pas de recette miracle pour faire de l'argent à coup sûr.

Sélection

Pour ma part, j'aime bien la méthode de sélection mise au point par le conseiller Robert Hurtubise, de la firme Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

Sa méthode hautement sophistiquée repose sur les transactions d'initiés, voire les dirigeants et administrateurs des sociétés inscrites en Bourse.

Il n'y a pas de méthode parfaite. Mais je prends pour acquis que les initiés sont drôlement bien placés pour prendre leurs décisions d'acheter ou pas des actions de leurs entreprises sur le marché.

Quand ils décident de puiser dans leurs poches pour acquérir sur le marché des actions de leur entreprise, cela laisse clairement présager qu'ils anticipent réaliser un bon coup d'argent.

On s'entend que rien ne les oblige à investir davantage dans leur entreprise, d'autant qu'ils peuvent déjà acquérir des actions par l'entremise d'un régime d'options et d'actionnariat.

Voici les titres qu'il surveille:

> Titres canadiens: iShares CDN REIT sector Index Fund (XRE), Agnico-Eagle Mines, BCE, Canadian National Railway, Cenovus Energy, TransCanada Corp, Sherritt International, Onex.

> Titres américains: AT&T, Bank of America, Coca-Cola, CVS Caremark, Verizon Communications, iShares Dow Jones U.S. telecommunications (IYZ)

Suggestions

Maintenant, voici un rappel des suggestions formulées en début d'année par des stratèges consultés par La Presse Affaires.

Jean Duguay, vice-président Placements pour le Groupe Eterna:

> Titres canadiens: Suncor Énergie, Canadian Natural Resources, Agrium, Potash, Teck Resources

> Titres américains: Wells Fargo, Bank of America, Pepsi, Johnson & Johnson, Intel, Microsoft

Christian Godin, vice-président principal chez Montrusco Bolton:

> Titres canadiens: les fonds négociés XIU (pour l'indice S&P/TSX 60), ou le XIC (pour l'indice composé).

Jacques Chartrand, président, Gestion de portefeuille SelexiaPLUS:

> Titres canadiens: Sun Life, Industrielle-Alliance, Rona, Astral Média, Quebecor et Suncor.

Luc De La Durantaye, premier vice-président pour CIBC Gestion globale d'actifs:

> Titres canadiens: Canadian Natural Resources, SNC Lavalin, Manuvie, Teck Resources, Finning, Canadien National.

Vincent Delisle, Stratège en chef pour Scotia Capitaux:

> Titres canadiens: Great-West, Rona, CP, Suncor, Potash, RIM, Quebecor, Metro.

Denis Durand, associé principal, Jarislowsky Fraser:

> Titres étrangers: British Gas, Comcast

> Titres canadiens: Shoppers Drug Mart, Banque Scotia, Research in Motion

Jean-Paul Giacometti, associé de Gestion de placements Claret:

> Titres canadiens: Dorel, Jean Coutu, Indigo, Paladin Labs, Timberwest

> Titres américains: Powershares DB Agriculture, Amgen, Zimmer Holdings.

Luc Girard, directeur du groupe-conseil en portefeuilles, Valeurs mobilières Desjardins:

> Titres canadiens: Eldorado, Agrium, Manuvie, Rona, Bombardier, SNC, Research In Motion.

> Titre étranger: FNB pays émergents (GMM sur New York).

Pierre Lapointe, stratège, marchés financiers, Financière Banque Nationale:

> Titres canadiens: Suncor Energy, Groupe Aeroplan

> Titre américain: S&P North American Technology (IGM)

Dominique Vincent, gestionnaire de portefeuille, MacDougall&MacTier:

> Titres canadiens: Financière Power, Banque TD, Weston, CN, Bombardier, Aecon, Armtec, Crescent Point, Suncor, Teck Resources

> Titres américains: Walmart, Microsoft, GE, AAXJ (international).