Étudier coûte de plus en plus cher. La facture pour les étudiants canadiens inscrits à un programme universitaire de premier cycle en 2009-2010 a grimpé de 3,6% par rapport à l'an dernier, selon Statistique Canada.

Le Régime enregistré d'épargne-études (REEE) permet aux parents et aux grands-parents d'accumuler de l'argent à l'abri de l'impôt pour payer les études postsecondaires des enfants.

«Sauf exception, le REEE est fiscalement plus rentable que le REER», affirme Steve Goulet, conseiller en placement et gestionnaire de portefeuille à la Financière Banque Nationale.

Il rappelle que c'est le bénéficiaire qui doit payer les impôts au moment du retrait du placement. Or, celui-ci aura peu ou pas de revenus et devra donc payer une somme minime.

Crédits

Si les cotisations au REEE ne permettent pas d'obtenir un remboursement d'impôt, elles donnent droit à des crédits gouvernementaux.

La Subvention canadienne d'épargne-études (SCEE) permet d'obtenir jusqu'à 7200$ par enfant. Le gouvernement fédéral donne un crédit de base de 20% sur la somme épargnée dans un REEE, pour un maximum de 500$ par année.

Un boni de 20% est ajouté pour les familles ayant un revenu de moins de 38 832$.

Les familles qui gagnent entre 38 833$ et 77 664$ reçoivent quant à elles un crédit supplémentaire de 10%. Au fédéral, les familles à faible revenu peuvent aussi bénéficier du Bon d'études canadien.

Au provincial, l'Incitatif québécois à l'épargne-études (IQEE) peut atteindre jusqu'à 3600$. En vigueur depuis 2007, ce programme a connu quelques ratés à ces débuts. Aujourd'hui, une vingtaine d'institutions financières participent à l'IQEE.

Quel type choisir?

Il existe trois types de REEE: le régime familial, le régime individuel et le régime collectif.

Le premier permet de verser dans un même compte les contributions REEE pour plusieurs enfants d'une même famille. L'argent est donc transférable d'une personne à l'autre, selon les besoins de l'étudiant. Il doit obligatoirement être ouvert par le parent ou le grand-parent de l'enfant.

Dans le cas du régime individuel, un seul bénéficiaire doit être nommé.

«Si vous avez plusieurs enfants, un régime familial, c'est mieux, dit François Morency, président d'Aviso, les conseillers financiers. Un seul régime permet plus de flexibilité.»

À noter que le plafond de cotisation pour un REEE est de 50 000$ par enfant au total.

«On peut fusionner le régime de deux bénéficiaires (personnes qui participent à un REEE), note M. Goulet. Mais c'est comme pour le CELI ou le REER: la limite est fixée par enfant et non par compte.»

La somme accumulée dans un REEE permet à l'étudiant de payer ses frais d'inscription à des études postsecondaires. Mais elle sert aussi à régler la facture des livres, du matériel scolaire requis et même des frais d'hébergement si l'enfant étudie dans une autre ville.

«Souvent, on s'aperçoit qu'au Québec, il y a moins de personnes qui cotisent à un REEE, parce que les frais de scolarité sont moins élevés qu'ailleurs au Canada, remarque Tina Di Vito, directrice générale, stratégies de retraite chez BMO Groupe financier. Mais c'est important de savoir que les parents ne perdent pas l'argent. Les sommes accumulées peuvent servir aux frais liés aux études. Et si l'enfant n'étudie pas, les parents doivent rembourser les subventions remises par les gouvernements, mais gardent l'argent placé dans un REEE et ce qu'il a rapporté en intérêts.»