Avec la crise de 2008 et les rendements négatifs de tous les fonds communs, les Québécois hésitaient à investir lors de la dernière campagne REER. Or, cette année s'annonce bien différente.

Avec un rendement de 11,5% en 12 mois, le Fonds de solidarité FTQ en profite pour lancer un grand appel à l'épargne.

«L'an dernier, nous n'avions pas atteint notre objectif d'aller chercher 700 millions, mais cette année, nous croyons que nous l'atteindrons. D'ailleurs, c'est important et pas seulement pour le Fonds. Cela l'est aussi pour l'économie du Québec», affirme Yvon Bolduc, président-directeur général du Fonds de solidarité FTQ.

D'après Statistique Canada, le taux d'épargne sur le revenu disponible brut était d'environ 20% en 1983 au Canada, alors qu'il est de 3,6% aujourd'hui. Et si on regarde au Québec précisément, la situation est encore plus dramatique avec un taux d'épargne d'environ 2% seulement.

Cette spectaculaire chute du taux d'épargne des Québécois des dernières décennies est inquiétante, aux yeux de M. Bolduc.

«Ce serait important de revenir à un taux d'épargne plus élevé, surtout si on prend en considération le déficit et la dette du Québec, ainsi que la situation démographique. Ce sera très difficile pour le gouvernement, dans les années à venir, de subvenir aux besoins des retraités», explique-t-il.

D'où l'importance, pour Yvon Bolduc, de mettre des sous de côté, mais aussi de les laisser profiter jusqu'à sa retraite.

«Environ 25% des épargnants retirent des sommes de leurs REER avant leur retraite et ce n'est pas toujours pour des raisons majeures. En plaçant des sommes au Fonds, les travailleurs bénéficient d'un crédit d'impôt de 30% additionnel du gouvernement. Toutefois, en retour, ils doivent garder cet argent pour leur retraite, à moins que ce soit pour acheter une maison, pour retourner aux études, pour lancer une entreprise ou encore, en cas de perte d'emploi.»

Prendre l'habitude d'épargner

Grâce à ce crédit d'impôt additionnel, le Fonds de solidarité FTQ réussit également à amener plusieurs travailleurs à prendre l'habitude d'épargner.

«Au total, 36% de nos actionnaires ont acheté leur premier REER chez nous et par la suite, 80% d'entre eux en ont acheté ailleurs. Le Fonds est donc, pour de nombreux Québécois, une bonne façon de commencer à épargner», constate Yvon Bolduc.

Pour placer 1000$ dans son REER par l'entremise du Fonds de solidarité FTQ, un travailleur qui gagne entre 40 000$ et 77 000$ n'a en réalité qu'à débourser 316$ par année, ou environ 6,30$ par semaine, en raison du crédit d'impôt et des économies dues au REER.

Mesure de rétention pour les employeurs

Alors que 60% des PME québécoises n'offrent pas de caisse de retraite à leurs employés, le Fonds de solidarité FTQ croit que les employeurs ont de bonnes raisons de l'envisager.

«Avec le vieillissement de la population, le grand défi des prochaines années pour les entreprises québécoises sera de combler leurs besoins de main-d'oeuvre. Nous croyons que contribuer à la caisse de retraite de ses employés est une bonne façon de les garder et d'en attirer de nouveaux», indique le PDG.

Pour faciliter la tâche des travailleurs qui veulent contribuer à leur REER avec le Fonds de solidarité FTQ, les employeurs peuvent utiliser le service de retenue sur le salaire.

«Or, on remarque que seulement 1000 entreprises sur les 6000 qui utilisent notre service contribuent à la caisse de retraite de leurs employés, précise Yvon Bolduc. C'est peu. Pourtant, différentes options sont envisageables et les employeurs peuvent choisir une solution adaptée à leurs capacités.»

Le Fonds de solidarité FTQ a été créé pour stimuler l'économie du Québec tout en encourageant les Québécois à épargner. Il compte 571 000 actionnaires et son actif net atteint maintenant 7 milliards.