La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) estime que seule une intervention de Jean Charest pourrait mettre un terme au litige qui oppose la direction du Journal de Montréal à ses employés.

À l'occasion du premier anniversaire du lock-out du quotidien montréalais, le président de la FPJQ, Brian Myles, a haussé le ton dimanche au sujet d'un conflit qui perdure et qui, selon l'organisme qu'il dirige, affecte la qualité de l'information qui circule au Québec.

«On demande à Monsieur Charest qui se vante d'avoir les deux mains sur le volant de mettre un peu d'huile dans l'engrenage de cette négo qui est très rouillée en ce moment», a expliqué M. Myles. Et il a la responsabilité et l'autorité morale pour inciter les parties à revenir à la table des négos parce qu'il ne faut pas oublier que ce conflit-là doit se régler à la table des négos et nul part ailleurs», a insisté le président de la FPJQ.

L'organisme demande ainsi à Jean Charest d'intervenir «au nom de cet idéal de diversité et de qualité de l'information», a résumé Brian Myles.

Dans un communiqué transmis en matinée, M. Myles soutient que le lock-out est l'outil par lequel Quebecor veut imposer à ses journalistes ainsi qu'à la population québécoise une nouvelle façon d'organiser l'information. Celle-ci, dit-il, est concentrée entre les mains d'une poignée de journalistes, qui, par le truchement de son agence de presse QMI, est diffusé à travers de nombreuses plateformes que possède le groupe de presse.

Brian Myles allègue que ce modèle d'affaires est certes rentable mais qu'il soulève de nombreuses questions quant au principe de la diversité des sources d'informations que la FPJQ défend.

«À l'époque, on avait que des inquiétudes, aujourd'hui on voit que la négociation, le rapport de force se cristallise dans une espèce d'attentisme et de pourrissement et ce changement de situation, le rôle accru que l'on veut faire jouer à QMI, nous amène un peu plus loin dans nos positions», a souligné Brian Myles.

Ainsi, seul le premier ministre du Québec peut intervenir dans le dossier pour tenter de régler le conflit, a réitéré le président de l'organisme. Il a cependant tenu à préciser que dans aucun cas, la FPJQ veut se prononcer en faveur d'une des deux parties dans ce dossier mais que son rôle est de défendre les valeurs fondamentales du journalisme, qui ici, sont mises en péril.