Qui l'eût cru? Toute l'information est sous nos yeux, et il suffit d'un clic pour acheter ou vendre en quelques secondes toutes les actions, obligations, fonds communs et autres valeurs. Et tout ça ne coûte presque rien.

Pourtant, il y a à peine 30 ans, pour détenir des actions à la Bourse, il fallait avoir un courtier en valeurs mobilières qui expliquait les mérites de telle ou telle société.

Et lorsqu'on décidait d'acheter, ce même courtier prenait une commission élevée, qu'on n'avait pas le loisir de discuter.

Pour plus d'information quant à l'évolution du placement, on n'avait que le journal du lendemain pour nous informer de la cote de fermeture. Outre le bouche à oreille, très peu d'information circulait quant aux titres qu'on détenait.

Tout ça fait maintenant partie d'un passé lointain. Nous sommes aujourd'hui à l'ère du courtage direct. Son avènement a révolutionné le monde du placement.

L'abolition du système de commissions fixes au début des années 80, le krach de 1987 qui a forcé une consolidation de l'industrie entre les mains des banques et l'avènement de l'internet haute vitesse ont changé à jamais la façon de faire des placements.

Selon les données compilées par la firme de consultants Investors Economics, les actifs sous gestion dans les firmes de courtage direct au Canada totalisaient 174 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre 2009. C'est 73% de plus qu'en 2000.

Et cela, malgré la baisse marquée de la valeur de ces actifs occasionnée par la chute des Bourses en 2008. Durant cette même période, le nombre de transactions annuelles a augmenté de 150%.

Plusieurs acteurs de l'industrie confirment cet engouement. Chez Courtage Direct Banque Nationale, on observe une hausse des transactions de 25% depuis 4 ans.

Pour tout dire: le volume d'affaires cette année sera équivalent à celui du courtage de plein exercice de la Financière Banque Nationale.

Chez Disnat, le bras de courtage direct de Desjardins, le nombre de nouveaux clients a doublé cette année comparativement à l'année précédente.

Même élan chez RBC Placement en direct. Au 31 juillet, les actifs sous gestion étaient 15% plus élevés qu'à pareille date l'année dernière, et ce, même si l'indice de la Bourse de Toronto était en baisse de 21%. Durant le dernier trimestre, le nombre de clients a augmenté de 23% et le volume de transactions de 45% comparativement au même trimestre de l'année précédente.

Les plateformes informatiques sont bien plus qu'un lien permettant de négocier des valeurs mobilières en temps réel. Elles sont aussi un répertoire détaillé de toute l'information disponible en matière de placement, que ce soit la recherche économique, les rapports d'analystes sur chaque entreprise, les outils d'analyse technique, et même des algorithmes facilitant le choix de titres.

Le courtage direct menace-t-il alors le courtage en valeurs mobilières tel qu'on le connaissait? Les courtiers de plein exercice deviendront-ils une espèce en voie de disparition?

Les experts analyseront ces questions.

Mais si le placement se démocratise, investir demeure une activité complexe.

C'est pourquoi des experts font part de leurs prévisions quant à la performance des principales classes d'actifs au cours de la prochaine année. Et ils sélectionnent pour les investisseurs les secteurs et les titres qu'ils croient les plus porteurs.

Car si la plateforme permet à tout investisseur de passer à l'action par lui-même, l'opinion des professionnels du milieu demeure pour lui un atout non négligeable.