Il n'y a pas si longtemps, l'ingénieur travaillait encore avec une règle à calculer. Aujourd'hui, il ne saurait se passer des technologies de l'information, et il doit maîtriser plus de compétences au sein d'un environnement de travail plus complexe.

À l'Ordre des ingénieurs du Québec, on travaille à façonner des outils pour encadrer les membres et les aider à faire face aux nouvelles réalités du métier.

 

Changer la Loi sur les ingénieurs

La Loi sur les ingénieurs date de 1964 et n'a connu que des ajustements mineurs depuis sa création.

Or, à cette époque, on parlait surtout des génies civil, électrique, mécanique et chimique.

Depuis, plusieurs nouvelles branches du génie ont vu le jour avec l'évolution des technologies, comme le génie biomédical.

«La loi n'est pas adaptée à ces types de pratique, dit Maud Cohen, présidente de l'OIQ. Nous voulons la refondre complètement. On travaille avec l'Office des professions depuis quelques années dans ce sens mais, depuis le début de l'été, nous l'avons fait de façon plus approfondie.»

Parmi les éléments désuets de la loi, elle mentionne le fait que celle-ci soit trop spécifique sur plusieurs points, alors que le génie est en constante évolution.

«Nous voulons amener un modèle qui fasse en sorte que la Loi puisse être plus intemporelle et demeure pertinente malgré les changements.»

Un exemple de désuétude: dans la loi actuelle, on mentionne que toute habitation de plus de 100 000$ devrait être conçue par un ingénieur. Considérant les prix actuels dans l'immobilier, cette clause a de quoi faire sourire.

Nouveau guide de pratique professionnelle

Au cours de la prochaine année, l'OIQ publiera un nouveau Guide de pratique professionnelle pour ses membres. Cette nouvelle version correspondra davantage aux nouvelles réalités de la pratique.

«Nous voulons l'adapter aux nouvelles problématiques, explique Mme Cohen. Par exemple, l'intégration des principes du développement durable est plus importante qu'auparavant. Il y aura des exemples concrets basés sur ce qui se passe dans l'industrie.»

Autre réalité changeante: la déontologie. Avec l'apparition des nouveaux secteurs du génie, les problèmes reliés aux questions d'éthique se posent sous des angles inexplorés.

Le nouveau guide comportera donc davantage d'exemples basés sur des cas observés au cours des dernières années. Il y sera notamment question des problèmes relatifs au double statut de l'ingénieur: celui de professionnel et d'employé.

Par ailleurs, le guide sera conçu dans une approche beaucoup plus évolutive que son prédécesseur, afin qu'il puisse être mis à jour de façon continuelle.

De plus, il sera disponible sur l'internet au lieu de l'être uniquement en version papier.

Développement des compétences de l'ingénieur

En février dernier, l'OIQ a lancé un Guide de développement des compétences de l'ingénieur.

L'objectif est de donner aux membres un outil pour planifier et gérer leur développement professionnel.

«L'ingénieur va pouvoir évaluer le type de compétences dont il a besoin pour évoluer dans sa carrière, et adapter son parcours à ses objectifs professionnels, souligne Mme Cohen. Ce guide est conçu directement en lien avec le règlement que nous voulons adopter afin que les ingénieurs soient dans l'obligation de mettre à jour leurs compétences à raison de 30 heures aux deux ans.»