Après la santé mais avant le sexe! , l'immobilier est le sujet de conversation préféré des Vancouvérois, note le journaliste Miro Cernetig. Pas étonnant qu'un courtier soit l'un des personnages les plus influents de la ville.

Bob Rennie, qui a lâché l'école en 12e année pour se lancer dans l'immobilier, vend pour plus de 1 milliard de dollars d'appartements par année. C'est ce qui lui vaut le surnom de «Condo King», un sobriquet qui l'agace mais qui colle depuis 15 ans à ses baskets de cuir noir et blanc.

Bob Rennie ne construit rien de lui-même. Mais il conseille les promoteurs sur la clientèle cible, les prix et les intérieurs des appartements. Puis, sa firme, Rennie Marketing Systems, se charge de les vendre.

Cet entrepreneur de 53 ans qui a grandi dans une famille modeste de l'est de Vancouver son père livrait de la bière, sa mère était serveuse a laissé sa marque sur le panorama de la ville, du Shangri-La, sa tour la plus élevée, au nouveau Fairmount Pacific Rim, dont l'appartement terrasse s'est vendu 17 millions de dollars.

Mais ce qui fait vibrer Bob Rennie, c'est sa collection d'oeuvres d'art, bien qu'il n'en parle pas volontiers de peur de passer pour m'as-tu-vu. Ce collectionneur qui siège au comité d'acquisition nord-américain du musée Tate Modern, de Londres, a amassé plus de 1000 oeuvres de 40 artistes contemporains.

Le grand public pourra enfin les apprécier. À la fin du mois, Bob Rennie ouvrira sa galerie dans le Wing Sang, un édifice patrimonial du quartier chinois qu'il rénove depuis quatre ans. À trois expositions par année, en commençant par l'artiste palestinienne Mona Hatoum, il mettra 15 ans à présenter sa collection privée, réputée comme la troisième en importance au pays. «À la fin, dit-il, je voudrais être reconnu pour l'art et non pour l'immobilier.»