Les Jeux olympiques d'hiver de 2010 devaient couronner une ville qui file â la vitesse d'un bobsleigh. Mais la récession a coupé son erre d'aller. Portrait d'une cité qui cherche son second souffle.

De l'appartement-terrasse inachevé au 12e étage de la Maison du Canada, l'adresse la plus prestigieuse du village olympique, le panorama de Vancouver est imprenable.

Des kayakistes sillonnent les eaux paisibles de False Creek, croisant les petits ferries arc-en-ciel qui emmènent les Vancouvérois au marché Granville. En arrière-plan, une forêt de tours d'acier et de verre se découpe des cimes qui ceignent le centre-ville. Le BC Place, ce stade de 60 000 places où se dérouleront les grandes cérémonies des Jeux de 2010, se démarque. Son dôme blanc rutile au soleil.

Vue impayable? Pas exactement. Pour 11 millions de dollars, cet appartement de 3900pi2, vitré du plafond au plancher, est à vous. Seul détail: le promoteur Millenium Development Corp. n'a pas encore osé le mettre en vente.

Il craint d'inonder le marché en offrant, d'un seul coup, les 737 unités de Millenium Water. Et il redoute un accueil glacial. Les premières tentatives de vente des appartements plus modestes du village olympique ont connu un succès mitigé. Seulement 265 condos ont trouvé preneur.

Vancouver garde en mémoire le Ritz-Carlton, cette plaie à ciel ouvert au centre-ville. En février, cette tour ultraluxueuse a été renvoyée à la planche à dessins, même si son stationnement est déjà excavé, faute d'avoir trouvé assez d'acheteurs prêts à débourser 2300$ le pied carré. Pareille situation semblait inimaginable il y a 18 mois. Les gens faisaient la queue pour acheter des appartements sur plan. C'est ainsi que les 536 condos du Woodward, un magasin désaffecté du Downtown Eastside, se sont envolés en une journée, en 2006!

Millenium Water symbolise le malaise qui s'est emparé de Vancouver à l'aube des Jeux, qui commencent le 12 février. Habitué au tintamarre des marteaux-piqueurs, accro à la construction, Vancouver se croyait immunisé contre la récession. Mais la réalité nord-américaine l'a rattrapé. Avec férocité.

Vancouver se contractera en 2009, prévoit le Conference Board du Canada. Depuis que cet institut s'intéresse aux villes, en 1987, c'est la première fois que le coeur de la Colombie-Britannique bat moins vite. Et encore ce ralentissement sera plus marqué que ce qui avait été envisagé au printemps, soit -2,6% au lieu de -0,9%. Déjà, le taux de chômage a grimpé à 7,5% en août, alors qu'il se situait à 4,5% un an plus tôt.

«La récession nous a frappés plus tardivement et plus durement que prévu. Maintenant, nous en ressentons pleinement les contrecoups», note le nouveau maire de Vancouver, Gregor Robertson, ex-député du NPD à la tête de Vision Vancouver.

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À regarder le Norvegian Sun pivoter dans le soleil couchant de Burrard Inlet, on saisit ce décalage. En ce dimanche, trois bateaux de croisière s'apprêtent à passer sous le pont suspendu Lions Gate pour naviguer jusqu'en Alaska. Pourtant, ces croisières sont une espèce menacée.

Des voyagistes déserteront le port l'an prochain. Ces entreprises qui planifient leurs itinéraires 18 mois à l'avance redéploient leurs paquebots dans les Caraïbes et en Méditerranée. Vancouver s'attend ainsi à une baisse de 30% de ses croisières. C'est la deuxième activité du port après le transport de marchandises, ce baromètre de l'économie, qui accuse, lui, une baisse de 15,2% de son tonnage total pour les huit premiers mois de l'année.

«Dans une année olympique, c'est navrant!» soupire Robin Silvester, PDG de Port Metro Vancouver, le premier port au pays et le quatrième en Amérique du Nord.

La croisière en Alaska est un voyage de luxe que les Américains hésitent à s'offrir. En plus, l'Alaska vient d'imposer de nouvelles taxes sur les voyageurs et les revenus du jeu. «Ils ont tué la poule aux oeufs d'or», note Robin Silvester.

Or, ce déclin ne touche pas seulement le port, l'un des grands employeurs de la ville avec 44 000 emplois directs, selon la firme InterVistas. En souffrent aussi les hôteliers, restaurateurs et taxis de Vancouver qui accueillent les équipages et les croisiéristes 855 000 touristes l'an dernier. Les fournisseurs qui stockent les bateaux sont aussi touchés. Réunies, leurs dépenses ont totalisé 522 millions de dollars en 2007.

Heureusement que la torche olympique arrive en ville, avec à sa suite quelque 6850 athlètes, 10 000 journalistes, plus des milliers d'officiels, de commanditaires et de proches. Tourism B.C. estime que la région accueillera 350 000 visiteurs durant les Jeux.

Ces XXIe Jeux d'hiver, qui devaient couronner le boom de Vancouver, sont devenus sa bouée de sauvetage. «On aurait voulu trouver le moment idéal qu'on n'aurait pas pu faire mieux. C'est ce qui nous maintiendra à flot», dit Phil Heard, chef de la direction de la société de développement économique de Vancouver.

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Vancouver est chanceux dans sa malchance. Le comité organisateur des Jeux (COVAN) avait reçu et alloué le gros de son budget de 1,76 milliard lorsque la crise financière a éclaté. Les installations sont presque toutes achevées. Même Nortel a livré ses équipements de télécommunications avant de se mettre à l'abri de ses créanciers!

Mais, alors que des commanditaires internationaux se sont retirés (Kodak, Johnson&Johnson), que la publicité locale se vend mal et que les coûts de la sécurité explosent, il n'est plus question d'empocher un petit profit, comme ce comité l'espérait au départ. Le COVAN, qui quête des employés auprès des entreprises et des gouvernements, prie pour que dépenses et revenus s'équilibrent.

Entre-temps, le comité élimine tous les extras. À Whistler, par exemple, les médailles seront remises sur les lieux mêmes des compétitions au lieu d'une place aménagée à cet effet, une économie de 7 millions.

Après les spectaculaires Jeux de Pékin, est-ce que Vancouver offrira les tristes Jeux de la récession? Vancouver - (injustement) surnommé «No Fun City» en raison de ses règlements municipaux tatillons - s'en défend. «Les Jeux olympiques seront une sacrée fête», promet Gregor Robertson.

Qu'il s'amuse ou pas, le maire aura un beau lendemain de veille, observe Miro Cernetig. Selon ce chroniqueur du Vancouver Sun, la ville a commis une bévue monumentale en prenant sur elle de construire le village olympique (voir encadré). «Les Vancouvérois ont rapidement vu que ce sont de très mauvais promoteurs», dit-il.

Pour Miro Cernetig, il est hautement douteux que ces appartements puissent être vendus à profit, même si le marché immobilier se ressaisit. Selon ses calculs, Vancouver s'expose à perdre entre 100 et 300 millions, un fardeau «colossal» pour une ville dotée d'un budget de 1,2 milliard de dollars. «C'est le dossier qui définira le mandat de Gregor Robertson», dit ce journaliste. Paradoxalement, n'eussent été les Jeux olympiques, Gregor Robertson, n'aurait peut-être pas été élu, en novembre dernier.

En apparence, le nouveau maire a tout pour lui. Politicien charismatique qui a été comparé à un mannequin de la revue GQ, père de quatre adolescents, cet entrepreneur de 45 ans a cofondé le producteur de jus bio Happy Planet.

Mais, si Vision Vancouver, un parti de centre gauche, a balayé la mairie, c'est grâce à la controverse entourant un prêt de 100 millions que le conseil municipal avait accordé en secret au promoteur Millenium pour que celui-ci puisse régler ses factures. L'autre raison, c'est l'engagement de Gregor Robertson à nettoyer les rues de Vancouver avant les Jeux. Tous les sans-abri de la ville auront un toit d'ici à 2015, a-t-il promis!

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Le problème de l'itinérance ne date pas d'hier. Des sans-abri quêtent à tous les coins de Robson, la rue Sainte-Catherine de Vancouver. C'est sans parler du Downtown Eastside, ce quartier tristement célèbre où échouent des épaves humaines hantées par la maladie mentale et la drogue. Ils sont là par dizaines, sur la rue East Hastings, à patienter pour vendre les bouteilles consignées qui emplissent leurs chariots d'épicerie. Nulle part ailleurs ne trouve-t-on pareille concentration de misère au Canada.

Néanmoins, les Vancouvérois ne s'habituent pas aux sans-abri qui meurent après que leurs vêtements eurent pris feu tandis qu'ils essaient de se réchauffer, les nuits d'hiver. Alors que 3 milliards de téléspectateurs s'apprêtent à découvrir leur ville, ils ne veulent pas se reconnaître dans cette image.

D'autant plus qu'à cette pauvreté s'ajoute une violence urbaine qui cadre mal avec une métropole qui figure au sommet des palmarès des villes où il fait bon vivre. Depuis deux ans, les règlements de compte sanglants entre gangs rivaux défraient la chronique. Le meurtre de Nikki Alemy, une femme de 23 ans qui s'est fait descendre dans sa Cadillac argent en février, sous les yeux de son fils de 4 ans, est l'un de ceux qui ont choqué Vancouver. «Colombie-Britannique ou Colombie?» a titré la revue The Economist.

«Le prix de la cocaïne a doublé depuis un an avec la guerre à la drogue au Mexique. Cela a attisé les rivalités entre gangs. La situation est instable. Au moindre regard de travers, ils règlent leurs comptes», explique Amir Hossein Javid, 26 ans, ex-membre de gang qui aide les jeunes à sortir des griffes des bandes criminelles.

Les Jeux olympiques ont placé la violence et l'itinérance à l'avant-scène des débats politiques. Sa promesse de loger tous les sans-abri a beau être irréaliste - ne fut-ce qu'en raison du temps doux de la ville, qui attire des clochards de partout -, le maire Robertson refuse de baisser les bras.

«C'est important de se fixer un objectif, de prendre les grands moyens et de mesurer nos progrès, dit-il. Mais nous n'allons pas régler ce problème du jour au lendemain. Et nous n'allons pas cacher des gens ou prétendre qu'ils n'existent pas pour les Jeux olympiques. Ils font partie de qui nous sommes.»

Le maire Robertson a ouvert cinq refuges l'hiver dernier, un succès qui a néanmoins suscité un vif ressac à Granville Island, où deux de ceux-ci étaient situés à proximité d'une garderie, d'une école et de tours d'habitation. À la chaleur du printemps, le coin s'est transformé en piquerie à ciel ouvert.

Le gouvernement provincial a ordonné la fermeture de ces refuges, qui ont été remplacés par un immeuble au centre-ville. De la rue aux refuges aux logements: c'est le plan du maire Robertson, qui espère trouver un toit pour 1000 sans-abri avant l'hiver prochain.

Le hic, c'est que les logements à louer se font rares. Les promoteurs dédaignent le marché de la location, les terrains et les coûts de construction étant trop onéreux. Pour accroître l'offre, Vancouver vient de lier la délivrance de permis à la construction d'appartements locatifs, mais les marteaux ne résonnent pas encore.

L'accession à la propriété, elle? Pour une petite famille de Vancouver, cela ressemble de plus en plus à rêve. L'on croise plus de chihuahuas que d'enfants dans Yaletown, ce quartier flambant neuf où vivent des professionnels ou des expatriés qui louent des condos à des investisseurs d'Asie ou d'Europe.

Parmi 265 marchés immobiliers dans six pays anglo-saxons, Vancouver se classe au quatrième rang des villes les plus inabordables, devant San Francisco, Los Angeles et New York, selon le International Housing Affordability Survey 2009.

En août, le prix moyen des maisons vendues s'est élevé à 1,41 million de dollars dans l'ouest de la ville et à 685 746$ dans l'est. Les prix ne sont pas moins élevés lorsqu'on franchit le pont Lions Gate pour habiter à West Vancouver (1,32 million) ou à North Vancouver (861 962$), selon la Chambre immobilière du Grand Vancouver. Il faut s'éloigner au sud et à l'est pour trouver moins cher, comme à Surrey (496 418$).

Jean-Christian Delannoy, un Québécois de 26 ans installé à Vancouver depuis 2004, partage un petit appartement avec un coloc dans le West End, près des pistes cyclables de Stanley Park. Même s'il gagne bien sa vie comme ingénieur informatique chez Electronic Arts, il n'a pas les moyens de s'offrir son quartier, l'un des plus recherchés.

Ce concepteur de jeux visite des condos près de la station de train Joyce-Collingwood, dans l'Est. Il lui en coûtera 280 000$, calcule-t-il, pour un studio de 650 pieds carrés. «Mes amis chinois habitent chez leurs parents tant qu'ils ne sont pas mariés», note-t-il.

Il y a deux Vancouver, analyse Bob Rennie, influent consultant et courtier en immobilier dont la firme, Rennie Marketing Systems, vend, bon an mal an, entre 1200 et 1600 appartements. Le centre-ville et ses environs, qui carburent aux millionnaires et aux investisseurs étrangers. Et les banlieues, qui sont soutenues, elles, par des revenus locaux qui peinent à suivre.

«Personne ne veut l'admettre, mais Vancouver est devenu un centre de villégiature urbain où de riches étrangers vivent quelques mois par année», dit-il.

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Vancouver veut profiter des olympiades pour corriger son image de ville décontractée qui n'a rien d'autre à faire que de se balader en patins à roulettes de plage en plage. «Pendant des décennies, nous avons promu Vancouver comme un endroit magnifique où passer ses vacances. Mais nous sommes aussi un centre d'affaires», insiste Phil Heard.

Mais la ville où sont nés la chaîne Mountain Equipment Co-Op et le créateur de vêtements de yoga Lululemon Athletica aura fort à faire pour changer cette perception. «Si vous êtes membre du conseil d'une société financière de Toronto et que vous proposez de déménager le siège social de l'entreprise à Vancouver, on vous répondra que vous devez être au bord de la retraite!» note Bob Rennie.

À l'image de sa Bourse des petites capitalisations, ce parquet à la réputation de Far West avalé par la Bourse de Toronto, Vancouver a perdu beaucoup de sièges sociaux depuis 20 ans, avec la consolidation mondiale. Mais cette ville et ses universités attirent des entrepreneurs, comme en atteste le taux élevé de gens - 13,5%, selon Statistique Canada - qui ont créé leur propre emploi.

Le secteur des technologies vertes et de l'énergie propre l'exemplifie. Les pionnières comme Ballard Power Systems et Westport Innovations ont fait des petits à Vancouver.

Gregor Robertson compte justement se servir des Jeux pour promouvoir Vancouver comme capitale des technologies vertes. C'est le dada de ce maire qui voyage à vélo, qui a ouvert des pistes cyclables sur le pont Burrard et qui vient de rafler à Chicago son expert-chef en environnement.

Les autobus qui feront la navette entre Vancouver et Whistler durant les Jeux seront alimentés à l'hydrogène grâce à une technologie Ballard. Offsetters, la firme de Vancouver que le COVAN a sélectionnée pour neutraliser les émissions de carbone des Jeux, pistonnera les projets des entreprises locales, dont Nexterra, Sempa Power et Lignol Innovations.

«Les Jeux seront une merveilleuse vitrine», s'enthousiasme le maire. Mais il faut voir que ce secteur reste naissant, avec 250 entreprises qui emploient 3500 personnes dans toute la province.

La ville veut aussi profiter des Jeux pour renforcer son image de «Porte de l'Asie», une idée fixe de la classe politique en Colombie-Britannique. Cela s'entend, Vancouver a des accents de partout en Asie. Plus de 623 000 Vancouverois ont une langue asiatique comme langue maternelle. Les langues les plus parlées, dans l'ordre, sont celles de Chine, du Panjab, des Philippines et de la Corée.

Cette ambition s'est traduite jusqu'ici par des investissements en infrastructures, comme les milliards que le port de Vancouver a consentis pour désengorger ses quais. Mais cette notion de «Porte de l'Asie» va bien au-delà, juge Yuen Pau Woo, président de la Fondation Asie Pacifique du Canada.

Vancouver brasse de grosses affaires avec l'Asie, même si bien des transactions passent sous le radar. Yuen Pau Woo a repéré récemment, dans la presse chinoise, un investissement de 800 millions de dollars dans la région du Hsin-Chiang, en Chine, par un groupe industriel de Vancouver, Feicui, dont il n'avait jamais entendu parler.

Cependant, Vancouver n'a pas réussi à s'établir comme centre financier de l'Asie, au même titre que Hong-Kong et Singapour. Et cela, même si ses firmes offrent des services financiers (premiers appels publics à l'épargne, fusions) qui ne se limitent pas à l'immobilier ou à l'immigration. «Ce n'est qu'un début», dit le président de cet institut de recherche.

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Ville verte. Centre financier tourné vers d'Asie. Avec les Jeux, Vancouver ambitionne de se réinventer. Mais pour l'instant, c'est encore la capitale d'une province riche en ressources naturelles qui vit d'immobilier et de cinéma, deux industries aux humeurs changeantes.

Plus grand studio au pays, Vancouver a accueilli 260 productions en 2008, un pactole de 1,2 milliard de dollars. Lors de notre passage, sept longs métrages, sept films pour la télé, 12 téléromans, une minisérie et une émission pilote se tournaient, dont le troisième film de la série Twilight.

Inspiré des histoires de vampires romancées de Stephenie Meyer, ce film suscite un engouement tel que les fans courent les lieux de tournage et les restos préférés de Robert Pattinson et de Kristen Stewart dans l'espoir d'entrapercevoir ces vedettes. «Ce sont surtout des Américains qui veulent faire le lien entre le lieu de tournage et l'histoire, pour se l'approprier», explique Christine Kilpatrick, une vidéaste qui est débordée depuis qu'elle a lancé Twilight Tours Vancouver en juin.

Mais un nuage plane sur «Hollywood North». La province a refusé d'emboîter le pas au Québec et à l'Ontario en bonifiant les crédits d'impôt à la production. «Nous sommes encore très occupés, mais il reste à voir ce qui arrivera l'an prochain», dit Susan Croome, commissaire au cinéma de la Colombie-Britannique.

Le producteur James Sharvick, un Montréalais qui est passé par Hollywood avant de s'installer à Vancouver, voilà 17 ans, est plus pessimiste. «Les grandes productions ne devraient pas bouger. Mais les films pour la télé et les petites productions qui font vivre les artisans de Vancouver risquent de partir», dit ce producteur qui a 126 films pour la télé et 400 épisodes de téléromans à son actif.

Alors que le secteur du cinéma s'inquiète, l'immobilier, lui, reprend du poil de la bête. Les taux d'intérêt peu élevés ont ramené les acheteurs qui étaient sur la ligne de touche. Les transactions s'accélèrent et les prix des maisons ont rebondi depuis décembre, se rapprochant de leurs sommets du début de 2008.

En courtier éternellement optimiste, Bob Rennie croit que le marché se ressaisira. Les mises en chantier, qui se sont raréfiées, ne répondront plus à la demande d'ici à 2013. Bref, même si Vancouver essaie de se diversifier, la ville ne se départira pas de sitôt de sa dépendance envers la construction.

«C'est une ville d'immobilier», dit-il en contemplant Vancouver depuis le toit d'un vieil immeuble du quartier chinois (1889) qu'il rénove pour y aménager ses bureaux et y exposer sa collection d'oeuvres d'art.

Sur le mur de brique derrière lui se trouve une installation de l'artiste écossais Martin Creed, un message en néon blanc qui fait la largeur de l'édifice. «Everything is going to be alright», est-il écrit.

Pourquoi s'en faire à Vancouver?