Lorsqu'on parle de bonne gouvernance et de conseil d'administration, on fait généralement référence aux sociétés cotées en Bourse. Or, il semble que les PME auraient aussi intérêt à se mettre au pas, particulièrement en temps de crise. C'est du moins l'avis de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques (IGOPP).

«Bien des dirigeants de PME croient qu'ils ont d'autres chats à fouetter en temps de crise que d'aller chercher de l'expertise externe en se créant un conseil, mais ils ont tort», indique Michel Audet qui a assumé la présidence du Groupe de travail sur la gouvernance des PME au Québec à l'IGOPP.

L'ancien ministre est convaincu que, particulièrement lorsque les entreprises atteignent 5 à 10 millions de chiffres d'affaires et comptent une cinquantaine d'employés, les dirigeants ont avantage à aller chercher de l'expertise extérieure pour enrichir leur réflexion et les conseiller dans leurs orientations stratégiques.

«La présence de conseillers externes qualifiés améliore aussi la crédibilité des dirigeants de l'entreprise lorsqu'ils doivent aller voir des institutions financières pour chercher du financement, alors que l'accès au crédit s'est resserré. Ainsi, avec ces investissements mineurs en gouvernance, la PME améliore ses chances de survie et de développement», affirme-t-il. L'IGOPP conseille aux PME de se créer d'abord un conseil consultatif. «Ainsi, le dirigeant apprend à travailler en collaboration avec le conseil et à tenir compte de ses propositions. Ensuite, lorsque la compagnie prend encore plus d'ampleur, le dirigeant peut aller vers le conseil d'administration en bonne et due forme», indique Michel Audet.