En collaboration avec HEC Montréal, nous reprenons aujourd'hui notre chronique hebdomadaire sur les défis auxquels font face les entreprises sur le plan de la gestion.

Il y a quelques mois, le Groupe d'action sur la persévérance scolaire déposait un rapport étoffé et percutant sur la question de la relève. On y démontrait toute l'importance d'entreprendre une démarche structurée afin de contrer ce qui s'avère être l'un des plus grands problèmes auquel le Québec fait face. Visiblement, alors que 30 % de nos jeunes célèbrent leur 20e anniversaire sans avoir complété un diplôme d'études secondaires, nous devons nous sentir interpellés chacun à notre niveau.

Si cette situation s'adresse à tous, elle offre un défi particulier aux collèges et aux universités qui se voient ainsi privés d'un bassin d'étudiants dont un bon nombre pourrait s'avérer d'excellents étudiants. Déjà, certaines initiatives visant à rapprocher étudiants universitaires et écoles secondaires ont vu le jour, dont le projet Fusion Jeunesse, auquel collaborent toutes les institutions universitaires montréalaises, dont HEC Montréal.

Le décrochage scolaire est un phénomène complexe qui résulte de nombreux facteurs. Les recherches sur ce sujet en identifient plusieurs, dont l'une en particulier, soit le désir oppressant de certains élèves à vouloir lancer leur propre entreprise .

Or, une telle cause interpelle de manière directe une institution comme HEC Montréal. Alors que les recherches en matière d'entrepreneurship suggèrent que les principales qualités des entrepreneurs demeurent leur témérité, leur audace et souvent leur réticence à emprunter les chemins les plus fréquentés, d'autres recherches démontrent que le principal facteur d'échec de ces jeunes entrepreneurs demeure leur manque de formation.

Bref, pour les jeunes décrocheurs qui, séduits par l'idée de devenir leur propre patron et qui ne peuvent souffrir plus longtemps de demeurer sur les bancs d'école, HEC Montréal pense pouvoir apporter une partie de la solution.

Ainsi, dès cette année, des étudiants de HEC Montréal, de concert avec Fusion Jeunesse, s'impliqueront auprès de jeunes du secondaire afin de les aider à lancer leur propre initiative au sein de leurs écoles, et ce tout en poursuivant leurs études. Déjà, une expérience pilote a démontré l'année dernière qu'une telle implication parascolaire de la part d'élèves du secondaire diminuait sensiblement leur taux d'absentéisme tout en augmentant leur taux de diplomation.

En plus de son implication au sein de ce premier projet, HEC Montréal s'emploiera à contrer un problème tout aussi sensible, celui du raccrochage scolaire. Dès l'hiver 2010, HEC Montréal, de concert avec différentes organisations, verra à permettre à de jeunes entrepreneurs bénéficiant d'une expérience en entreprise, mais à qui une formation en gestion fait défaut, de s'intégrer au sein d'un programme de certificat en gestion, avec une aide financière et un encadrement particulier.

L'idée est de permettre à un certain nombre de décrocheurs, quelques années après avoir quitté les bancs d'école, de reprendre de manière encadrée une formation qu'ils jugent eux-mêmes nécessaire.

Grâce à une telle approche, nous croyons que HEC Montréal, aidée en cela par la communauté d'affaires, saura permettre à un certain nombre de décrocheurs de reprendre et de terminer leur formation. Pour ma part, je suis certain que nous retrouverons parmi ceux-ci certains des meilleurs entrepreneurs de demain, qui sauront à leur tour en aider d'autres.

Mentionnons que de tels projets ne sont possibles que grâce à l'aide de la communauté d'affaires du Québec. Le financement nécessaire proviendra des profits du Gala du Commerce HEC Montréal qu'ont très généreusement accepté de coprésider madame Jacynthe Côté, chef de la direction de Rio Tinto Alcan, ainsi que monsieur Jacques Ménard, président BMO Groupe financier (Québec) et président du conseil BMO Nesbitt Burns. Il va sans dire que la communauté de HEC Montréal, et en particulier les étudiants qui participeront ou bénéficieront de ces programmes, leur est reconnaissante.

L'auteur, Jacques Nantel, D.B.A., est membre associé de la chaire de commerce Omer DeSerres. Il est aussi membre associé de la chaire de gestion des arts Carmelle-et-Rémi-Marcoux hec.ca/profs/jacques.nantel.html