Avec la crise économique, les employés, les chômeurs et les employeurs ont le réflexe de se tourner vers la formation.

Et le gouvernement du Québec fait sa part pour les soutenir, notamment avec son Pacte pour l'emploi.

«Lancé il y a un peu plus d'un an, ce pacte annonçait des investissements de 1 milliard sur trois ans. Au dernier budget, 518 millions ont été ajoutés. Plusieurs des mesures mises en place servent à soutenir des programmes de formation», a souligné Sam Hamad, ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, en entrevue avec La Presse Affaires.

Soutien du gouvernement

 

Pour éviter les mises à pied dans les entreprises qui subissent un ralentissement de leurs activités, les employeurs peuvent envoyer leurs employés suivre de la formation grâce au soutien du gouvernement. Les travailleurs qui risquent d'être mis à pied, ou peu qualifiés, peuvent aussi suivre des cours à temps partiel financés en partie par Emploi-Québec. Il leur en coûte 2$ par heure de formation.

Les chômeurs ne sont pas, non plus, laissés pour compte. Si leur centre local d'emploi les recommande, ils peuvent suivre une formation pour se spécialiser ou tout simplement, pour se réorienter dans un domaine où la main-d'oeuvre est très recherchée tout en continuant à recevoir leurs prestations.

Évidemment, les formations privilégiées par Emploi-Québec profitent aux centres de formation professionnelle et aux cégeps. D'ailleurs, tous les établissements consultés constatent une hausse de leurs activités de formation continue grâce aux investissements du gouvernement. «L'hiver dernier, nous avons commencé à offrir des cours de perfectionnement à temps partiel pour les travailleurs, en collaboration avec Emploi-Québec et ça déborde déjà! Nous avons maintenant des listes d'attente», a noté Patrick Caron, coordonnateur de la formation continue au cégep de Saint-Laurent.

«L'an dernier, nous avions un programme financé par Emploi-Québec et cette année, nous en avons six», a déclaré pour sa part Jean-Paul Lampron, directeur du service de la formation continue du Collège de Rosemont.

Les universités ne sont pas en reste

Même si elles n'offrent pas de programmes en collaboration avec Emploi-Québec, les universités semblent faire elles aussi de bonnes affaires en temps de crise économique.

«Lorsque les temps sont durs, c'est souvent une occasion pour les gens de suivre quelques cours pour se réorienter, ou tout simplement, pour chercher un tremplin qui leur permettra d'améliorer leur sort», a remarqué Denis Gilbert, chargé des relations de presse à la Téluq, l'université à distance de l'UQAM.

Même son de cloche à McGill. «Lorsque des gens ont peur de perdre leur emploi, plusieurs décident d'acquérir des compétences additionnelles, en commençant un certificat de soir, par exemple», a dit Carmen Sicilia, directrice des études professionnelles et de gestion. «Comme ça, si jamais ils perdent leur travail, ils pourront étudier le soir tout en faisant de la recherche d'emploi le jour. Dans le marché actuel de l'emploi, ce n'est pas un luxe d'aller se chercher une deuxième ou une troisième compétence.»