La construction du nouveau pavillon de l'Université de Sherbrooke a beau battre son plein, à Longueuil, cela n'a pas empêché d'en faire l'inauguration protocolaire vendredi dernier.

Les travaux seront terminés le 13 novembre, et les activités pédagogiques commenceront en janvier prochain, le tout respectant «les délais et les budgets prévus», assure le vice-recteur au campus de Longueuil, Denis Marceau.

En tout, 125 millions ont été investis pour l'édifice de 16 étages et de 40 900 mètres carrés. De cette somme, 26 millions proviennent du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. On souhaite, à moyen terme, accueillir 10 000 étudiants, dont 3000 simultanément.

C'est un véritable campus à la verticale que l'on érige dans un espace restreint, où les étudiants circuleront principalement entre les six premiers étages au moyen de plusieurs ascenseurs et escaliers. Ils auront aussi accès à un toit vert, situé sur le basilaire du deuxième étage, où ils se reposeront parmi les arbres et un bassin d'eau.

Car le nouveau pavillon se veut une construction verte. On a misé sur l'efficacité énergétique en incluant 37 puits de géothermie. L'ensemble des mesures d'efficacité permettra de réduire la consommation d'énergie de 50% par rapport à d'autres bâtiments de même type, selon Alain Webster, vice-recteur à l'administration et au développement durable de l'Université de Sherbrooke.

Pour le vice-recteur Denis Marceau, c'est un nouveau modèle de campus que l'on est en train de créer, où les différentes facultés se côtoieront sous un même toit au lieu d'être éparpillées dans plusieurs bâtiments. L'édifice a d'ailleurs déjà remporté un prix d'excellence de la revue Canadian Architect pour son architecture et ses aménagements encourageant la convivialité.

«Les étudiants vont côtoyer ceux d'autres disciplines au quotidien et pourront échanger, dit M. Marceau. On crée une nouvelle façon d'enseigner qui favorise l'interdisciplinarité, car c'est un besoin important au XXIe siècle.»

Répondre aux besoins de la Montérégie

La clientèle visée par l'Université de Sherbrooke dans son nouveau pavillon est principalement celle des adultes en formation continue. La majorité des cours offerts sont au deuxième et au troisième cycles. On y trouve également cinq chaires dans des domaines surtout reliés à la santé et aux services sociaux.

La centaine de programmes disponibles sont dispensés pour la plupart à temps partiel, le soir, de façon à permettre aux professionnels déjà sur le marché du travail de poursuivre leur formation.

«Ce sont surtout des gens qui travaillent sur la Rive-Sud et qui ne sont pas intéressés, à 16h, pour se rendre dans l'île de Montréal», dit Denis Marceau.

Un quartier universitaire en devenir

Depuis quelques années, la Ville de Longueuil a investi 40 millions en infrastructures à la place Charles-Lemoyne pour créer un quartier revitalisé et axé sur le savoir. Outre l'Université de Sherbrooke, d'autres universités offrent des cours dans les bâtiments de la Place Charles-Lemoyne.

C'est le cas de l'UQAM, de l'UQTR, de McGill, de l'Université Laval et de l'Université de Montréal, incluant HEC Montréal et Polytechnique. Chaque jour, environ 12 000 étudiants fréquentent les lieux et ont accès à 130 programmes, dont 90 sont offerts par l'Université de Sherbrooke.

Pour le maire de Longueuil, Claude Gladu, il va sans dire que le campus fait de Longueuil un pôle du savoir, et l'administration municipale compte déployer de nombreux efforts pour faire de la Place Charles-Lemoyne un quartier universitaire digne de ce nom au cours des cinq à 10 prochaines années.

De nombreux réaménagements et investissements sont encore prévus, dont 5 millions cette année.

Toutefois, les détails de cette revitalisation ne sont pas encore totalement décidés, explique François Laramée, directeur des communications de la Ville de Longueuil. Une étude a été commandée pour mieux définir une vision d'ensemble, et les conclusions seront disponibles à l'automne.

On sait cependant déjà qu'un atrium sera construit devant le nouveau pavillon, pour relier l'ensemble et lui donner «une couleur plus intime», selon M. Laramée.