Un second congédiement en moins d'un an. Voilà ce que Marcel Gaucher a encaissé quand la compagnie Gurit l'a mis à pied en décembre 2008 à cause d'un ralentissement de production.

Âgé de 58 ans, M. Gaucher a auparavant travaillé durant 27 ans chez Quebecor World Magog, qui a cessé ses activités le 31 mars 2008. Il avait été embauché par cette entreprise après avoir perdu un emploi au sein de Bombardier lors d'un autre ralentissement économique.

Ce qui rend la situation particulièrement pénible pour M. Gaucher, c'est que sa conjointe, Diane Gervais, était aussi à l'emploi de Quebecor World Magog au moment de sa fermeture. Pire encore, leur fils avait été embauché par cette entreprise, mais il avait déniché un autre travail peu avant l'arrêt de la production.«La fermeture de l'imprimerie a eu un gros impact sur notre vie, c'est bien sûr! Quebecor World, c'était une histoire de famille pour nous», reconnaît Marcel Gaucher.

Après un peu plus de trois mois sans travail, le Magogois a commencé à travailler à l'une des deux usines de Gurit à Magog, qui fabriquent notamment une mousse utilisée dans la fabrication des éoliennes. Puis, alors qu'il commençait à s'habituer à son nouvel emploi, l'entreprise a mis à pied des dizaines de travailleurs.

«Aujourd'hui, j'ai perdu mon lien d'emploi avec Gurit. Par contre, je reste sur la liste de rappel. Mais ça ne veut pas dire qu'un jour je serai réembauché. À l'usine où j'étais, on est passé de 300 à une centaine d'employés», note-t-il.

Vraisemblablement prêt à se remettre au boulot demain matin, advenant que l'occasion se présente, M. Gaucher soutient que son âge complique les choses. «Si on m'engage, je partirai à la retraite dans quatre ou cinq ans. Souvent, ça n'intéresse par les employeurs d'investir dans les travailleurs d'un certain âge.»

La baisse des revenus du couple l'a amené à diminuer ses dépenses. Conséquence: les loisirs ainsi que les sorties au restaurant ou à l'extérieur sont moins nombreuses.

«Je me demande si je ne devrai pas vendre mon bateau à moteur, qui est notre principal loisir. En plus, peut-être que je serai obligé de sortir mes REER, ce qui réduirait beaucoup mon épargne pour la retraite. Tu essaies de planifier et, d'un coup, tout tombe à l'eau», déplore-t-il.

La seule bonne nouvelle est cet emploi chez Wal-Mart décroché par sa conjointe récemment. Mais ce n'est pas le Pérou, puisque le salaire n'est pas très élevé et qu'il s'agit d'un travail à temps partiel.