Pour bien gérer son patrimoine, il faut utiliser les bons outils financiers. Ce neuvième texte d'une série de 12 porte sur les actions. La semaine prochaine, nous aborderons les placements non traditionnels.

Si vous rêvez de devenir le partenaire d'affaires d'entrepreneurs tels que Rémi Marcoux, Jean Coutu, Paul Desmarais ou Pierre-Karl Péladeau, vous êtes mûr pour la Bourse.

«C'est que les actions permettent de détenir un pourcentage de la propriété de l'entreprise», explique Inaam Ghantous, de Banque Nationale. Vous participez ainsi aux profits, en risquant seulement la somme investie.

Mais armez-vous de patience! Car les cotes boursières évoluent en dents de scie. Un pas en avant, un pas en arrière; au signal, changez de côté... De quoi donner le vertige.

En revanche, à long terme, la tendance est haussière. «Depuis les années 50, le marché obligataire a rapporté en moyenne autour de 6% par an, contre 9 à 11% pour la Bourse», note M. Ghantous.

«Cette progression des cours provient du fait que les profits augmentent à long terme au même rythme que la croissance économique», dit Neil Matheson, d'Investissements Standard Life. Et ces profits plus élevés sont généralement synonymes de dividendes plus élevés et de gains en capital, les deux composantes du rendement d'une action.

Notez de plus que les gains en capital et les dividendes ont l'avantage d'être moins imposés que les revenus d'intérêt, ce qui rend les actions particulièrement attrayantes à l'extérieur du REER. «En supposant un taux d'imposition de 40%, un revenu d'intérêt de 4% ne procurera que 2,4% après impôt, alors qu'un gain en capital de 4%, imposable à 50%, donnera un rendement de 3,2% net d'impôt», illustre Inaam Ghantous.

Mais pour faire de l'argent en Bourse, vous devez immanquablement apprendre à acheter bon marché et à revendre à prix plus élevé. Pour ce faire, vous devez attendre patiemment le moment favorable pour revendre vos titres.

Vous devez aussi dénicher des aubaines, ce qui sous-entend de bien comprendre les activités de l'entreprise, son industrie et ses perspectives d'avenir.

«On cherchera normalement des compagnies qui ont une position favorable dans l'industrie, pas trop de dettes, de bonnes entrées d'argent et des dirigeants expérimentés et reconnus pour leur bon jugement», dit M. Matheson.

«On préférera aussi attendre la bonne période du cycle boursier pour entrer, le meilleur moment étant lorsque la Bourse est déprimée», ajoute-t-il. Le temps est donc propice en ce moment, les Bourses ayant reculé d'environ 50% depuis 2007.

Toutefois, rien n'est jamais gagné d'avance. «Comme les entreprises évoluent dans un environnement changeant (concurrence, préférences des consommateurs, etc.), il est difficile de dire avec certitude ce qui va se produire demain, dit Inaam Ghantous. C'est pourquoi il faut diversifier son portefeuille en choisissant un panier d'actions.»

Combien de sociétés faut-il détenir en portefeuille? Là, les études se contredisent. Certaines prétendent que 7 ou 8 suffisent; d'autres conseillent de 20 à 30; d'autres encore soutiennent qu'il en faut de 40 à 50.

«Une chose est certaine, ces titres doivent provenir de divers secteurs, tels les technologies de l'information, l'énergie, la consommation discrétionnaire, dit Jean-Philippe Tarte, chargé de formation à HEC Montréal. La déconfiture récente du secteur financier américain et l'éclatement de la bulle technologique en 2001 illustrent bien le danger d'être trop concentré dans un seul secteur.» «Un boursicoteur pourra construire son propre portefeuille, ajoute-t-il. Mais un novice devra absolument faire appel à un conseiller en placement ou acheter des fonds communs de placement (FCP).»

Fonds indiciels: plus facile que les actions

Si vous manquez de temps ou de compétences pour négocier des actions, il existe une solution de rechange: les fonds indiciels négociables en Bourse (FINB).

Ces fonds ont gagné en popularité ces dernières années, car ils offrent aux investisseurs l'occasion de diversifier leur portefeuille tout en conservant une flexibilité de négociation semblable à celle des actions.

«Les FINB ne font que calquer la composition d'un indice boursier donné, explique Inaam Ghantous, de la Banque Nationale. C'est ce qu'on appelle de la gestion passive, le gestionnaire ne posant aucun jugement sur les titres en portefeuille.»

Leur but est de vous donner le même rendement que l'indice sous-jacent. Cette simplicité permet de maintenir les frais de gestion annuels très bas. On parle de 0,20 à 0,60% comparativement à 0,70 à 2,5% pour les fonds communs de placement.

«Vous paierez également moins de frais de courtage en achetant un FINB qu'en achetant 20 ou 40 actions différentes», remarque Jean-Philippe Tarte, des HEC.

Les FINB ont aussi une meilleure efficience fiscale que les FCP, du fait que les gains en capital sont rarement versés aux détenteurs sous forme de distributions. Vous paierez donc de l'impôt sur le gain en capital seulement lors de la vente de vos parts.

Enfin, les FINB vous permettent de construire facilement un portefeuille qui respectera votre stratégie d'allocation d'actif. À titre d'exemple, si vous mettez 40% de votre portefeuille dans iShares CDN DEX Universe Bond Index Fund (obligations) et 60% dans iShares CDN S&P/TSX Capped Composite Index Fund (actions de la Bourse deToronto), vous aurez un portefeuille équilibré.