Virage Simulation a le pied sur l'accélérateur. La petite entreprise vient de mettre sur le marché son premier simulateur de camion. Et la première livraison a été faite au Centre de formation en transport de Charlesbourg.

Un deuxième simulateur, celui-là convertible en auto, en camionnette et en camion, sera livré à la Ville de Montréal dans les prochaines semaines.

Le simulateur de camion permet notamment de simuler le transport de charges lourdes et de faire des exercices en montée et en descente. Il permet aussi de s'entraîner au fameux changement de vitesse à double embrayage, qui donne du fil à retordre aux nouveaux conducteurs de camions à transmission manuelle.

«Nous sommes allés très loin dans la simulation de l'engrenage, dit le président Rémi Quimper. Le simulateur a un système permettant de ressentir la vibration sur le levier de vitesse et le point de friction. Ça va beaucoup plus loin que ce qui existait déjà sur le marché.»

Fondée par des ingénieurs et anciens employés de CAE (spécialisée dans les simulateurs de vol), Virage Simulation compte 13 employés. L'entreprise de l'arrondissement de Saint-Laurent conçoit des simulateurs d'automobiles depuis quatre ans. Elle les vend aux écoles de conduite et aux centres de recherche.

«Quand on a lancé l'entreprise, l'étude de marché montrait qu'il y avait un grand potentiel à cause du grand nombre d'écoles de conduite», dit M. Quimper.

Mais pourquoi conduire sur un simulateur quand on peut conduire une vraie voiture?

«Dans la vraie vie, on ne contrôle pas l'environnement, dit l'entrepreneur. Il peut se passer bien des choses pendant un cours de conduite, mais il se peut aussi qu'il ne se passe rien du tout!»

En recréant différentes situations de conduite dans les environnements les plus variés, ces appareils très sophistiqués préparent mieux les conducteurs à réagir à tous les scénarios.

Mis à part l'enseignement, on s'en sert aussi pour la recherche sur le comportement, ou à des fins de simulation du réseau routier avant de construire celui-ci en vrai.

Le département de psychologie de l'Université de Toronto en a fait l'acquisition, de même que l'École d'optométrie de l'Université de Montréal.

Virage Simulation compte des clients en Europe, et souhaite étendre ses activités aux États-Unis et en Amérique du Sud.

«Nous nous distinguons de nos concurrents par l'ajout d'un aspect pédagogique plus développé, dit Rémi Quimper. On bâtit une formation en fonction des objectifs d'apprentissage visés. Par exemple, si on veut faire répéter aux élèves des entrées sur autoroute, ils pourront le faire à volonté, de façon systématique, avec toutes les configurations possibles.»

Le simulateur peut aussi servir à enseigner la conduite écoénergétique. «On peut apprendre à comprendre les forces qui agissent sur notre véhicule, et comment diminuer notre consommation d'essence de façon significative sans perdre de temps», dit M. Quimper.

Après le simulateur de camion, l'entreprise souhaite développer des simulateurs pour les véhicules d'urgence, comme les ambulances ou les voitures de police.