Il ne manque qu'une stabilisation du système financier pour que le marché des actions retrouve des perspectives positives, selon Pierre Lapointe, stratège à la Financière Banque Nationale (FBN).

En juillet dernier, la FBN avait énoncé quatre conditions à réunir avant de réinvestir en Bourse: l'arrêt de la chute des prix immobiliers résidentiels aux États-Unis, un plus grand réalisme des analystes dans leurs prévisions de bénéfices, une forte baisse des prix du pétrole, ainsi que la stabilisation du système financier et la diminution des tensions sur le marché du crédit.

 

«La seule de ces conditions qui nous inquiète encore est celle de la santé du secteur financier américain, écrit M. Lapointe dans le Mensuel boursier du mois de mars, publié par la FBN.

Quand celle-ci finira par se stabiliser - espérons bientôt -, nous nous attendons à ce que de grandes quantités de liquidités inondent le marché boursier.»

Actuellement, ces liquidités sont surtout dirigées vers le marché monétaire. La part des actifs de fonds communs investie dans les marchés monétaires est d'ailleurs à un sommet des 17 dernières années.

«L'incertitude entourant la santé du système financier continue d'exercer une pression formidable sur les actions, aux quatre coins du monde, ajoute M. Lapointe. Pour nous, cela représente le dernier obstacle - bien qu'il soit considérable - à une perspective plus positive pour les actions.»

La FBN voit d'ailleurs d'un bon oeil la «facilité de prêt pour les titres adossés à des actifs» (TALF) annoncée la semaine dernière par le Fed, un programme qui vient s'ajouter au TARP (Troubled Asset Relief Program). Le TALF est important, car il permet de revitaliser le secteur considérable du crédit à la consommation hors banque, soutient la FBN. «Le TARP dans TALF ne suffirait pas à relancer la machine économique», note Pierre Lapointe.