Robert* nous rencontre dans l'atrium du World Financial Center, en plein quartier des affaires, à deux pas des défuntes tours jumelles.

Le jeune homme de 20 ans revient tout juste du fonds d'investissement privé où il fait un stage quelques avant-midis par semaine. Le reste du temps, il étudie les théories économiques à la New York University.

Robert n'est pas trop paniqué par la crise économique actuelle, mais il s'estime chanceux d'être sur les bancs d'école pour encore deux ans. «Si je graduais cette année, je serais très inquiet», lance-t-il.

Le natif de l'Iowa, qui tenait absolument à garder l'anonymat, a eu très tôt la piqure de l'argent. Il a commencé à échanger des actions en Bourse dès l'âge de 16 ans, ce qui lui sert beaucoup aujourd'hui, croit-il. «Quand tu perds du vrai argent, tu apprends plus que sur les bancs d'école.»

Il ne se voit travailler dans aucun autre domaine que les finances et les mathématiques. C'est sa vie. «On pourrait dire que je suis un peu tronche», dit-il avec un petit sourire.

D'ici la fin de ses études, il veut développer davantage ses compétences en mathématiques pour se tailler une place dans une industrie en pleine mutation. «Cela va devenir de plus en plus important dans la finance, croit-il. Les firmes vont employer de plus en plus de gens avec une base solide en maths, comme moi.»

Il rêve de bâtir un modèle mathématique qui lui permettra de faire fructifier beaucoup d'argent. Crise économique ou pas.

*Nom fictif