L'an dernier, à la fin décembre, le Fonds de solidarité FTQ n'avait plus une action à vendre: tout envolé sans aucune publicité.

Cette année, avec la crise financière qui frappe, les choses sont bien différentes, même si la popularité du Fonds auprès des Québécois ne démord pas.

 

«Dès septembre, nous avons dit aux gens d'attendre à janvier avant d'acheter nos actions parce que nous prévoyons une baisse de la valeur», affirme Yvon Bolduc, président-directeur général du Fonds de solidarité FTQ.

En effet, le 5 janvier dernier, il a annoncé un rendement négatif de 15,3%. La valeur de l'action du Fonds est ainsi passée à 21,20$, en baisse de 3,85$ par rapport au 5 juillet 2008.

En plus du contexte économique particulier, il faut mentionner que le Fonds de solidarité FTQ a mis cette année pour 700 millions de dollars d'actions en vente, comparativement à 600 millions l'an passé.

«L'augmentation de ce plafond et le contexte économique expliquent pourquoi nous croyons que cette année, nous devrions avoir des actions en vente jusqu'en février», ajoute-t-il.

REER toujours populaire

Yvon Bolduc est toutefois convaincu que les actions du Fonds de solidarité FTQ sont toujours aussi prisés des Québécois,

«Nous avons eu un boom en début d'année et présentement les ventes continuent d'aller rondement», dit-il.

La popularité des fonds de travailleurs s'explique notamment par les crédits d'impôt auxquels ils donnent droit. En effet, en plus de diminuer le revenu imposable comme tous les REER, un investissement dans un fonds de travailleurs donne droit à un crédit d'impôt de 15% au provincial et de 15% au fédéral.

«Investir 1000$ chez nous coûte en moyenne seulement 300$ à un contribuable, tout dépendant de son taux d'imposition. Évidemment, cela attire des gens qui autrement, n'auraient peut-être pas les moyens d'épargner», affirme Chantal Doré, vice-présidente aux projets et au soutien stratégique du Fonds de solidarité FTQ.

Pour pouvoir bénéficier de ces 15% additionnels au fédéral et au provincial, le contribuable doit se limiter à investir 5000$ par année dans un fonds de travailleurs.

«Et il ne faut pas oublier que nous réinvestissons l'argent des épargnants dans l'économie du Québec, ce qui contribue à créer de l'emploi et à le préserver. Depuis 18 mois, nous avons investi 1 milliard dans l'économie du Québec. C'est bien évident que si les gouvernements accordent à nos investisseurs des crédits d'impôt supplémentaires, c'est qu'ils y trouvent leur compte», ajoute M. Bolduc.

Le PDG est persuadé que le rendement négatif de 15% lors du dernier trimestre n'amènera pas les Québécois à bouder le Fonds, d'autant plus qu'au cours de la même période, les marchés boursiers chutaient en moyenne de 40% et les fonds équilibrés canadiens, de 20%.

«En 25 ans d'existence, nous avons eu seulement deux épisodes de perte, soit lors de l'éclatement de la bulle technologique au début des années 2000 et présentement, alors que nous traversons une grave crise. En moyenne, le rendement du Fonds se situe autour de 4% et de toute façon, il faut regarder à long terme. Nous avons bon espoir de récupérer la valeur de l'action lorsque l'économie reprendra un rythme plus normal et d'ici là, c'est l'occasion d'acheter des actions à bon prix.»

Le Fonds de solidarité FTQ a été créé il y a 25 ans pour stimuler l'économie du Québec tout en encourageant les Québécois à épargner. Il compte maintenant 571 000 actionnaires et son actif net dépasse les 6 milliards.

 

ÉCONOMIES D'IMPÔTS

sur un placement de 1000 $ dans un Fonds de travailleurs pour l'année d'imposition 2008

Revenu imposable /Placement / Crédit d'impôt de 30/% REER (approximatif)* / ÉCONOMIE TOTALE

15 000 à 37 500$ /1000$ /300$ /285 $ /585 $

37 501 à 37 885$ /1000$ /300$ /325 $ /625 $

37 886 à 75 000$ /1000$ /300$ /384 $ /684 $

75 001 à 75 769$ /1000$ /300$ /424 $ /724 $

75 770 à 123 184$ /1000$ /300$ /457 $ /757 $

123 185 et plus /1000$ /300$ /482 $ /782 $

* Réduction de l'impôt provincial et fédéral obtenue grâce à une diminution du revenu imposable, calculé selon le taux d'imposition marginal.

Source : Fonds de solidarité FTQ