Plus de 10 ans après la création du Fonds d'investissement de Montréal (FIM), sa présidente et fondatrice, Phyllis Lambert, est heureuse des 400 unités d'habitation construites grâce au projet.

«Quand les gens ont des habitations où ils sont bien, ça améliore la vie dans les quartiers, et ça réduit les problèmes de criminalité dans les rues», dit-elle. Plusieurs investisseurs sont partenaires du FIM. Outre le Fonds de solidarité FTQ, Desjardins, la Banque Nationale, la Banque Royale, Hydro-Québec, les investissements Claridge et la Fondation André et Lucie Chagnon en font partie.

Depuis le début, ils ont investi ensemble 7,9 millions dans la construction de logements sociaux. De cette somme, la part du Fonds de solidarité est d'environ 3,5 millions, ce qui en fait le plus important investisseur.

Pour Phyllis Lambert, architecte, mécène et fondatrice du Centre canadien d'architecture, le logement social est essentiel dans une ville.

«On ne peut pas avoir une ville où il y a des quartiers où les gens sont tout à fait à l'aise et d'autres où les maisons tombent en ruine!», dit-elle.

Ayant constaté le faible engagement des gouvernements à l'égard du logement social en 1997, Mme Lambert souhaitait trouver de l'argent pour améliorer la vie dans les quartiers dépourvus. Pour y arriver, elle a vite compris qu'il fallait lancer une structure de financement innovatrice.

Les projets sont coordonnés, par l'organisme Bâtir son quartier, qui recherche des immeubles à rénover et des terrains, propose des projets et soumet des plans d'affaires aux investisseurs.

Après avoir trouvé un immeuble à vendre dans un quartier où il y a des besoins, Bâtir son quartier recherche un organisme porteur pour le projet. Il peut s'agir d'un OSBL ou d'une coopérative.

L'argent est prêté pour 10 ou 15 ans à cet organisme, et rapporte un rendement de 4% à 6% aux investisseurs.

«Le mode de remboursement est un peu plus patient qu'avec d'autres institutions financières, dit Édith Cyr, PDG de Bâtir son quartier. On est dans un contexte d'ouverture sur un objectif social, mais c'est un investissement avec un rendement.»

Ce modèle a été précurseur, croit Mme Cyr. «Le FIM était le seul fonds privé en habitation communautaire quand il a été mis sur pied, dit-elle. C'est un modèle qui en a inspiré d'autres, et qui a eu un effet multiplicateur.»