«Leader en recherche et développement», «fleuron technologique» ou «avant-gardiste»; lorsqu'il est question d'innovation en aéronautique, les acteurs de l'industrie ne tarissent pas d'éloges à l'égard de Pratt&Whitney Canada (P&WC).

«C'est nous qui avons montré le chemin aux autres grands joueurs de l'industrie, tant par notre volonté de travailler avec les universités et centres de recherche que par le nombre de nouveaux moteurs introduits au cours des dernières années», affirme le directeur Programmes de technologie P&WC, Hany Moustapha. L'entreprise consacre annuellement en moyenne plus de 400 millions de dollars à la recherche et au développement. Plus de 1500 ingénieurs travaillent sur différents programmes de R&D, dont 900 sont en poste à Longueuil, ce qui fait de l'entreprise le quatrième plus important employeur d'ingénieurs au Québec.

Moteurs économiques et verts

La semaine dernière, P&WC annonçait l'ajout d'une usine d'assemblage au centre d'essais en vol de l'Aéroport international Montréal-Mirabel, représentant un investissement total de 575,3 millions de dollars au cours de cinq prochaines années dans les installations québécoises de l'entreprise dont 141,9 millions de dollars provenant du gouvernement du Québec et la création de 565 emplois.

Au coeur de cette annonce, la nouvelle famille de moteurs PurePower PW800, qui sera assemblée et testée au nouveau Centre aéronautique de Mirabel. «Le PW810C va redéfinir les normes de performance et d'économie de carburant par l'application des plus récentes technologies de matériaux, d'aérodynamique et de conception mises au point par P&WC», explique le porte-parole de l'entreprise, Jean-Daniel Hamelin.

Les défis technologiques de la construction des moteurs sont d'abord liés à la réduction des coûts de fabrication, selon M. Moustapha. «Il faut accélérer la conception du moteur, explique-t-il. Il nous faut des outils nous permettant de les analyser et de simuler des situations afin d'éviter de faire des tests excessivement coûteux.»

Le défi environnemental est également au coeur des initiatives de l'entreprise, qui a développé une technologie de pointe liée à la réduction des émissions de gaz, du bruit et de la consommation de carburant. «Un virage qu'on a commencé à faire il y a une quinzaine d'années», précise Hany Moustapha.

L'entreprise vise, au cours des prochaines années, à améliorer la technologie permettant de construire des moteurs «qui dépasseront les normes environnementales les plus exigeantes au monde», dit Jean- Daniel Hamelin.

Et avec un directeur des Programmes de technologie aussi optimiste et impliqué dans le milieu universitaire qu'Hany Moustapha il enseigne à Concordia, à Polytechnique ainsi qu'à McGill , nul doute que P&WC parviendra à ses fins.