Le gouvernement américain a décidé de mettre fin à une vaste étude qui évalue les effets bénéfiques de la vitamine E et du sélénium dans la prévention du cancer de la prostate, ces suppléments s'avérant d'une part inefficaces et semblant même présenter un risque.

Pendant plusieurs années, plus de 35 000 hommes âgés de 50 ans et plus ont pris soit un supplément, soit les deux suppléments ou encore un placebo dans le cadre de l'étude SELECT. Mais tous vont recevoir une lettre dans les jours qui viennent leur demandant d'arrêter leur traitement, vient d'annoncer l'Institut national du cancer. Selon cet institut, une analyse récente des résultats montre qu'aucun de ces suppléments n'a d'effet préventif sur le cancer de la prostate.

Plus inquiétant encore, les utilisateurs de vitamine E seule sont plus susceptibles de développer un cancer de la prostate que la plupart des gens, et les utilisateurs de sélénium seul souffrent plus de diabète que la moyenne de la population, selon l'institut. Toutefois, cela ne prouve pas que les suppléments soient le facteur de risque, a-t-il souligné, ni que les chiffres soient statistiquement significatifs, les coïncidences étant possibles.

Les chercheurs vont continuer à suivre la santé de ces hommes pendant encore trois ans, notamment la réalisation de tests sanguins.

La phase active de l'étude a ainsi été programmée pour durer jusqu'en 2011, pour que les derniers participants enrôlés puissent prendre les suppléments pendant sept ans. L'utilisation moyenne est à l'heure actuelle de cinq ans.

Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers chez les hommes américains. Plus de 186 000 cas seront diagnostiqués cette année aux États-Unis, et le cancer de la prostate coûtera 28 660 vies.

Des recherches montrent qu'un médicament déjà utilisé dans l'hypertrophie de la prostate, le finasteride, peut servir de prévention, mais que ses effets secondaires limitent son utilisation.