Les députés britanniques ont autorisé mercredi soir les scientifiques à créer des embryons hybrides, issus de l'intégration d'ADN humain dans des ovules d'animaux, dédiés à la recherche médicale, malgré l'opposition d'associations et mouvements religieux.

Les Communes (chambre basse) ont approuvé, par 355 voix contre 129, le projet de loi sur les embryons humains et la fécondation. Le texte, qui doit passer aussi devant la Chambre des Lords, pourrait entrer en vigueur en novembre.

Débattu depuis plusieurs mois, ce projet prévoit, entre autres, l'autorisation de «bébés médicament», permettant à un jeune enfant de traiter génétiquement un frère ou une soeur malade.

Il devrait aussi permettre d'aider les couples ayant des problèmes de fécondité, ainsi qu'un accès plus facile à la fécondation in-vitro (IVF), notamment pour les lesbiennes et les femmes célibataires. Les personnes affectées de certaines maladies, telle celle d'Alzheimer, qui touche 350 000 Britanniques, sont également concernées.

Selon le projet, les embryons hybrides sont réservés à des fins exclusivement scientifiques et doivent être détruits au plus tard au bout de 14 jours de développement. Il est interdit de les implanter dans l'utérus d'une femme.

Le premier ministre travailliste Gordon Brown, dont le fils cadet, âgé de deux ans, souffre de mucoviscidose, avait soutenu le texte.

Par contre, l'Église catholique et des députés de l'opposition conservatrice ont dénoncé ce qu'un dignitaire religieux a qualifié d'expériences «à la Frankenstein».

L'autorité britannique pour la fertilité humaine et l'embryologie (HFEA) avait déjà accordé en septembre 2007 son feu vert «de principe» aux embryons hybrides et a déjà octroyé des licences de recherche, mais seulement au cas par cas.