Les paumes de la main des femmes ont une grande variété de bactéries que celles des hommes et tous les individus abritent un nombre beaucoup plus étendu de ces micro-organismes qu'on imaginait, selon une étude parue lundi aux États-Unis.

Utilisant une puissante technique de séquençage génétique, ces chercheurs de l'Université du Colorado à Boulder ont déterminé qu'une main typique contenait environ 150 différentes espèces de bactéries y ayant établi résidence, indique le biologiste Noah Fierer, un des co-auteurs de ces travaux.

Bien que ces chercheurs aient identifié plus de 4700 différentes espèces de bactéries sur les 102 mains humaines des 51 participants à l'étude seulement cinq ont été observées sur toutes les mains sans exception, précisent-ils.

«Le nombre élevé de différentes espèces détectées sur les mains des participants à la recherche a été une grande surprise tout comme le fait que les mains des femmes abritent une plus grandes diversité de bactéries que celles des hommes», relèvent ces scientifiques dont les travaux paraissent dans les Annales de l'Académie nationale américaine des Sciences (PNAS) datées du 3 novembre.

Ils pensent que le pH de la peau pourrait jouer un rôle dans la plus grande diversité bactérienne trouvée sur les mains des femmes puisque les hommes ont la peau souvent plus acide. D'autres recherches ont montré que la faune microbienne est moins diverse dans des environnements plus acides.

La différence entre les deux sexes pourraient aussi être due au fait que les mains de femme et d'homme ne produisent pas la même quantité de sueur.

En outre, les femmes utilisent plus fréquemment des crèmes hydratantes et des cosmétiques que les hommes. Enfin l'épaisseur de l'épiderme et la production hormonale sont aussi différentes dans les deux sexes.

Ces chercheurs ont également trouvé que la paume de la main droite et celle de la main gauche chez le même individu partagent en moyenne seulement 17% des mêmes variétés de bactéries

Les 51 volontaires ayant participé à l'étude - des étudiants de l'Université du Colorado - ont en commun seulement 13% en moyenne des espèces de bactéries habitant la paume de leurs mains.

La recherche a aussi montré que les différentes bactéries n'ont pas été affectées par le lavage régulier des mains des individus de l'étude.

Alors que certaines espèces bactériennes étaient moins abondantes après le lavage des mains d'autres ont été plus nombreuses, précisent les auteurs de la recherche qui soulignent que se laver les mains régulièrement avec un savon anti-bactérien est bon pour la santé.

«La vaste majorité des bactéries habitant sur la peau de la paume de nos mains sont non-pathogènes et certaines jouent même un rôle protecteur contre l'invasion de pathogènes», explique Rob Knight, un autre co-auteurs de l'étude.

Les séquences de 332 000 gènes obtenus par cette équipe de biologistes ont été près de cent fois plus grandes que dans les précédentes études conduites sur les bactéries de la peau humaine, précisent ces chercheurs.

Cette nouvelle technique confirme que les analyses des cultures de bactéries de l'épiderme effectuées dans de nombreux laboratoires sous-estiment énormément l'étendue de la diversité microbienne.