Plusieurs tsunamis comparables à celui de 2004 se sont produits par le passé dans l'océan Indien, dont le plus récent remonte à environ 600 ans, selon des chercheurs qui ont analysé des dépôts de sable dans le nord de Sumatra et sur l'île thaïlandaise de Phra Thong.

Le tsunami du 26 décembre 2004, qui a traversé l'océan Indien jusqu'aux côtes orientales de l'Afrique, a été provoqué par un séisme de magnitude 9,2 sur l'échelle de Richter centré au large d'Aceh, une région du nord de l'île de Sumatra.

Le tremblement de terre, en abaissant de 13 mètres la plaque australienne sous la plaque de la Sonde, a déclenché des vagues déferlantes atteignant jusqu'à 35 mètres de haut, qui ont pénétré à l'intérieur des terres sur parfois plus de deux kilomètres.

Le cataclysme a fait plus de 220 000 morts dans 11 pays, dont près de 170 000 à Aceh, une province déjà ravagée par une rébellion séparatiste contre l'armée indonésienne.

Sur l'île de Phra Thong, à 125 km au nord de Phuket, une équipe internationale de chercheurs venant entre autres des universités Chulalungkorn de Bangkok et Washington de Seattle (États-Unis), a daté au carbone 14 plusieurs strates de dépôts dans des terrains marécageux pris entre des bancs de sable.

La strate la plus ancienne remonte à 2800 ans, tandis que celle qui précède immédiatement le dépôt de 2004 a été déposée il y a 550 à 700 ans, selon leur étude parue dans la revue britannique Nature.

Aucun dépôt ne correspond à des tsunamis moins importants mais historiquement documentés comme celui de 1881, car seuls les tsunamis les plus violents laissent des dépôts sédimentaires.

Une autre équipe de chercheurs s'est intéressée au même type de sédiments sableux près de Meulaboh, dans le nord de Sumatra, où les dépôts «ont révélé deux grandes couches sableuses aux caractéristiques sédimentaires similaires» à la couche formée à l'occasion du tsunami de 2004.

Ces couches de sable, qui se sont déposées respectivement entre 1290 et 1400 et entre 780 et 990, «résultent probablement de tsunamis», selon Katrin Moneke, de la Ken State University (États-Unis) et ses collègues, dont le travail est également publié par Nature.

Le premier de ces deux tsunamis pourrait être le même que celui identifié en Thaïlande et daté d'il y a environ 600 ans, mais aucune trace du second n'a été décelée sur l'île de Phra Thong.

Etablir la périodicité des tsunamis est d'autre plus important que l'histoire écrite d'Aceh ne couvre que 400 ans environ, que la mémoire de ces catastrophes s'est perdue et que les habitants ont été pris au dépourvu en 2004.

En revanche, sur l'île de Simeulue, proche de l'épicentre du séisme, la population avait entendu parler d'un tsunami survenu en 1907 et fui sur les hauteurs juste après le tremblement de terre, sauvant des milliers de vies, rappellent les auteurs.