L'astéroïde Bennu, que visite actuellement la sonde américaine OSIRIS-REx, est beaucoup plus accidenté que prévu, montre une série d'études publiées cet après-midi dans la revue Nature.

Cela rendra d'autant plus précieux l'instrument canadien d'OSIRIS-REx, qui doit l'aider à identifier la zone où sera pris un échantillon de Bennu qui reviendra sur Terre en 2023.

«La découverte de panaches de particules et le nombre de gros rochers denses sont parmi les plus grandes surprises de ma carrière scientifique», a dit Dante Lauretta, chef scientifique d'OSIRIS-REx et astrophysicien à l'Université de l'Arizona, durant une conférence de presse retransmise depuis Houston.

Des astéroïdes tels que Bennu sont riches en molécules contenant de l'hydrogène et du carbone, confirment les premiers résultats de la sonde, qui est en orbite autour de Bennu depuis le 31 décembre. Ils ont amené ces éléments essentiels à la vie sur Terre, qui possiblement en contenait peu à sa naissance.

L'altimètre laser canadien OLA est le premier à avoir à la fois des hautes et des basses fréquences, ce qui sera crucial pour le moment où OSIRIS-REx prendra un échantillon de Bennu, dans 15 mois. «Bennu a une faible vitesse de rotation, alors il fallait des hautes fréquences», explique Michael Daly, de l'Université York, qui est responsable d'OLA, en entrevue avec La Presse.

OSIRIS-REx ne touchera pas le sol de Bennu, se limitant à s'en approcher très près. La sonde reviendra sur Terre en 2023. Une autre mission sur un astéroïde, Hayabusa2, japonaise, est en orbite auprès de l'astéroïde Ryugu et ramènera aussi des échantillons sur Terre. Une première sonde Hayabusa a partiellement fonctionné et ramené quelques microgrammes d'échantillons sur Terre en 2010, et la sonde américaine Genesis a ramené un échantillon de queue de comète sur Terre en 2006. Une conférence de presse d'Hayabusa2 avait justement lieu hier.

Les chercheurs d'OSIRIS-REx (un acronyme de «Explorateur de régolithe pour les origines, l'interprétation spectrale, l'identification de ressources minières et la sécurité») veulent maintenant savoir de quoi sont faites les panaches mystérieux de Bennu. L'astéroïde est également plus vieux que prévu, avec un âge situé entre 100 millions et un milliard d'années. Il provient probablement de la ceinture d'astéroïdes situé juste au-delà de Mars.