Richard Garriott, qui deviendra dimanche le premier descendant d'un astronaute américain à participer en tant que touriste à un vol spatial habité, espère rentabiliser son coûteux voyage à travers des activités rémunérées, appelées selon lui à se développer.

«Je vais essayer de démontrer à travers cette expédition que les participants privés peuvent avoir des activités commerciales permettant de générer des revenus couvrant les frais de ce voyage dans l'espace», a déclaré samedi Richard Garriott, lors d'une conférence de presse au Kazakhstan.

Le fils d'Owen Garriott, qui passa deux mois en 1973 à bord de Skylab, la première station spatiale opérationnelle de l'Histoire, s'exprimait non loin du cosmodrome de Baïkonour, d'où il s'envolera dimanche.

Multimillionnaire, Richard Garriott a déboursé 30 millions de dollars pour participer à cette expédition de deux semaines à bord de l'ISS, un rêve d'enfance qu'il espère rentabiliser avec une rémunération de plusieurs sociétés pour des tests.

Au cours de sa mission, M. Garriott procèdera à des expérimentations sur certaines bactéries, possibles seulement dans l'espace en raison de la gravité zéro, dont les résultats pourraient profiter aux financeurs.

«Je vais générer d'importantes rentrées à travers mes activités qui d'après moi se développeront à l'avenir», prédit M. Garriott, qui s'exprimait aux côtés du cosmonaute russe Iouri Lontchakov et de l'astronaute américain Michael Fincke, avec lesquels il rejoindra la Station spatiale internationale (ISS) à bord d'une fusée Soyouz.

Il pourrait ainsi financer le prochain voyage dans l'espace qu'il s'est promis de faire durant la prochaine décennie. M. Garriott était arrivé en début d'année à Moscou pour suivre une formation et subir tous les tests requis par une telle expédition.

Avant lui, d'autres Américains s'étaient offerts un voyage dans l'espace, dont Charles Simonyi (2007), un pionnier du géant informatique Microsoft. Ce dernier prévoit une nouvelle mission au printemps prochain, selon Spaces Adventures, société américaine organisatrice de voyages privés dans l'espace, comme celui de M. Garriott.

Pour sa part, M. Fincke a expliqué que l'une des missions des astronautes était l'agrandissement de l'ISS qui permettra d'héberger à l'avenir six astronautes, contre trois actuellement.

«Nous apporterons de nouveaux équipements, de manière à avoir suffisamment d'eau et d'oxygène pour six personnes», a déclaré M. Fincke. Il passera environ six mois avec le cosmonaute russe à bord de l'ISS, relayant l'équipage actuel pour revenir le 24 octobre avec M. Garriott.

Interrogés sur un éventuel impact dans leur coopération des fortes tensions russo-américaines suite à la crise géorgienne, les deux Américains ont répondu par la négative.

«Nous sommes le symbole de ce que les gens peuvent réaliser ensemble, je veux parler de tous les pays de la planète», a souligné M. Fincke. «Nous faisons de notre mieux pour être le meilleur exemple possible. Nous pouvons donc dire qu'il n'y a pas de place pour la politique dans l'espace», a-t-il ajouté.

«C'était déjà vrai il y a 30 ans», a renchéri M. Garriott. «Du temps où mon père était à la Nasa, les cosmonautes russes et ingénieurs scientifiques travaillaient toujours très bien avec leurs partenaires américains», a-t-il déclaré en présence de son père assis au fond de la salle.

Le directeur de l'Agence spatiale russe, Anatoli Perminov, a affirmé lors d'un autre point de presse que les programmes spatiaux ne seraient «pas interrompus malgré la crise financière» mondiale.