Les naissances d'étoiles ne sont pas confinées au centre des galaxies et sont plus nombreuses que ce que les scientifiques pensaient jusqu'ici, affirment deux astronomes de l'université de Bonn (Allemagne) dans une étude parue mercredi.

Les naissances d'étoiles dans les galaxies distantes ne peuvent pas être observées directement. Elles sont généralement constatées grâce à un rayonnement particulier, H-alpha, émis à proximité des jeunes étoiles super-massives, dont la durée de vie est beaucoup plus courte que celle des étoiles d'une taille comparable au Soleil.

Les rayons H-alpha sont d'autant plus intenses que les nouveaux astres sont nombreux, avaient jusqu'ici découvert les astrophysiciens. Ils avaient calculé que pour chaque étoile super-massive naissaient 230 étoiles plus légères, rappellent Jan Pflamm-Altenburg et Pavel Kroupa dans leur étude, publiée cette semaine dans la revue Nature.

Mais ce calcul était fondé sur le postulat que les naissances d'étoiles sont cantonnées dans les régions centrales des galaxies, là où se trouvent les amas d'étoiles les plus massives.

Ce dogme est désormais remis en cause, les astrophysiciens de Bonn ayant établi «que la distribution de nouvelles étoiles à l'échelle de la galaxie est différente de celle au niveau de l'amas d'étoiles» tel qu'il peut être observé à proximité de notre système solaire, a expliqué à l'AFP M. Pflamm-Altenburg.

Ainsi, dans les régions excentrées des galaxies, des étoiles naissent à raison de plus d'un millier par étoile supermassive, ont calculé les chercheurs.

Ce résultat est conforté par des mesures réalisées par satellite dans le rayonnement ultra-violet, qui détecte mieux les astres de taille modeste, et «révèle un grand nombre de régions de formations d'étoiles dans les régions excentrées des galaxies spirales où le rayonnement H-alpha est absent», précise M. Pflamm-Altenburg.