La fatigue et l’insomnie sont parmi les symptômes les plus fréquents de la COVID longue, selon une nouvelle étude internationale. Un chercheur de l’Université Laval y a participé.

Insomnie

En premier lieu de la fatigue, ensuite de la faiblesse et en troisième de l’insomnie. Tels sont les trois symptômes le plus fréquemment rapportés par les patients qui ont une COVID longue, durant plus de trois mois. « Ce qui nous frappe, c’est surtout l’insomnie, c’est très spécifiquement un trouble du sommeil », explique le psychologue Charles Morin, spécialiste du sommeil à l’Université Laval et coauteur de l’étude publiée cette semaine dans le Journal of Sleep Research. « Il y a aussi la somnolence diurne, plus loin dans la liste des symptômes les plus fréquents de la COVID longue. Nous pensons qu’il y a potentiellement moins d’attention qui est portée aux problèmes de sommeil de la COVID longue. Ça a certainement une importance clinique. » Les symptômes les plus fréquents après les trois premiers mois sont le « brouillard mental », le souffle court, les problèmes de mémoire, les douleurs musculaires, la somnolence diurne, les sueurs et la tachycardie.

Gravité

Les chercheurs ont examiné les symptômes de la COVID longue chez cinq groupes : ceux qui n’ont pas eu la COVID-19 et ceux qui ont eu une COVID-19 asymptomatique, avec peu de symptômes, modérée ou avec hospitalisation. « Ça permet de mieux voir la fréquence des symptômes associés avec la COVID longue », dit M. Morin. Il n’y avait presque pas de différence de prévalence de symptômes entre ceux qui n’avaient pas eu la COVID-19 et ceux qui avaient eu une COVID-19 asymptomatique. Mais pour ce qui est de la fatigue, les taux bondissaient de 17 % à 61 % selon que le participant avait eu une COVID-19 asymptomatique ou avec hospitalisation ; la différence pour ces deux groupes en ce qui a trait à la faiblesse, une catégorie de symptômes incluant des nausées, était de 9 % contre 49 %.

Hommes et femmes

Signe que la COVID longue provoque des problèmes de sommeil, l’insomnie est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes après une COVID-19. « D’habitude, les femmes font plus d’insomnie, dit M. Morin. Mais comme il y a plus d’hommes que de femmes qui font une COVID-19 grave, ils sont plus nombreux à avoir des problèmes d’insomnie. » Parmi les 16 000 participants, les hommes avaient 50 % plus de risque d’être hospitalisés pour la COVID-19.

Dépistage

La présence d’insomnie après une COVID-19 pourrait être une manière de dépister et de diagnostiquer la COVID longue. « Et il se pourrait que traiter l’insomnie améliore le pronostic de la COVID longue », ajoute M. Morin.

Six pays

Le projet ICOSS – Étude internationale du sommeil durant la COVID-19 – est né dès mars 2020 et regroupe des spécialistes du sommeil de 16 pays. « Au départ, il s’agissait de voir l’effet de la modification des habitudes à cause du confinement, dit M. Morin. Mais nous nous sommes rapidement rendu compte que la COVID-19 a un impact sur le sommeil. » Par exemple, le printemps dernier, le groupe a identifié une fréquence plus grande d’un trouble de mouvements durant le sommeil avec la COVID-19. Comme ce trouble de mouvements est associé à un risque accru de parkinson, cela indique une atteinte neurologique possible de la COVID-19.

En savoir plus
  • 26 %
    Prévalence de l’insomnie chez des gens n’ayant jamais eu la COVID-19
    SOURCE : Journal of Sleep Research
    28 %
    Prévalence de l’insomnie trois mois après une COVID-19 asymptomatique
    SOURCE : Journal of Sleep Research
  • 25 %
    Prévalence de l’insomnie trois mois après une COVID-19 avec peu de symptômes
    SOURCE : Journal of Sleep Research
    43 %
    Prévalence de l’insomnie trois mois après une COVID-19 modérée
    SOURCE : Journal of Sleep Research
  • 48 %
    Prévalence de l’insomnie trois mois après une COVID-19 avec hospitalisation
    SOURCE : Journal of Sleep Research