(Washington) Le sort s’acharne sur la première mission Artémis : après déjà deux tentatives ratées pour cause de problèmes techniques, le décollage de la nouvelle méga-fusée de la NASA vers la Lune ne pourra pas avoir lieu mardi comme prévu, cette fois à cause d’une tempête.

Sous la menace de la tempête tropicale Ian, actuellement au sud de la Jamaïque, la fusée doit être préparée pour être rentrée à l’abri, dans son bâtiment d’assemblage, a annoncé la NASA samedi.

La tempête devrait se renforcer en ouragan au cours des jours qui viennent et remonter via le Golfe du Mexique vers la Floride, où se trouve le centre spatial Kennedy d’où doit décoller la fusée.

« Samedi matin, les équipes ont décidé de renoncer à se préparer pour la date de décollage mardi, afin de leur permettre de configurer les systèmes pour transporter la fusée […] dans le bâtiment d’assemblage », a écrit la NASA dans un article de blogue.

La décision finale de rentrer la fusée ne sera toutefois prise que dimanche, « afin de permettre de rassembler davantage de données » à mesure que les prévisions météo se précisent, a-t-elle ajouté. Si l’opération a lieu, elle commencerait « tard dimanche ou tôt lundi matin ».

La période de tir actuelle, qui s’étend jusqu’au 4 octobre, serait alors ratée, car le temps manquerait pour ressortir la fusée à temps.

S’il est finalement décidé que la fusée peut rester sur son pas de tir, une nouvelle date de décollage pourrait potentiellement être choisie avant la fin de cette période.  

Ces prises de décision « progressives » permettent de « préserver une opportunité de lancement si les conditions s’améliorent », a déclaré Jim Free, administrateur associé à la NASA.

Nouveau contretemps

La prochaine période de tir s’étend ensuite du 17 au 31 octobre, avec une possibilité de décollage par jour (sauf du 24 au 26 et le 28 octobre).

La fusée orange et blanche SLS, haute de 98 mètres, peut résister sur son pas de tir à des bourrasques de vent de maximum 137 km/h.  

Pour la complexe manœuvre d’acheminement de la fusée vers son bâtiment d’assemblage, la vitesse des vents soutenus ne doit elle pas dépasser 75 km/h.

Après déjà deux tentatives de décollage annulées au dernier moment il y a quelques semaines, notamment à cause d’une fuite de carburant lors du remplissage des réservoirs de la fusée, ce nouveau contretemps est malvenu pour la NASA.

Artémis est son nouveau programme phare, qui doit permettre aux humains de retourner sur la Lune, et y emmener la première femme et la première personne de couleur.

Cinquante ans après la dernière mission du programme Apollo, Artémis 1 doit servir à vérifier que la capsule Orion, au sommet de la fusée, est sûre pour transporter à l’avenir un équipage jusqu’à la Lune.

Pour cette première mission, Orion s’aventurera jusqu’à 64 000 kilomètres derrière la Lune, soit plus loin que tout autre vaisseau habitable jusqu’ici. L’objectif principal est de tester la résistance de son bouclier thermique, le plus grand jamais construit, au moment de son retour dans l’atmosphère terrestre.  

Le programme Artémis est conçu pour établir une présence humaine durable sur la Lune, permettant ensuite de s’en servir comme tremplin vers Mars.