Des chercheurs britanniques pensent avoir élucidé la vague de mystérieuses hépatites pédiatriques observées ces derniers mois. Elles seraient liées à la pandémie, mais non au SRAS-CoV-2, le coronavirus responsable de la COVID-19.

« Un adénovirus qui normalement est bénin circule beaucoup plus à cause de la fin du confinement », explique Fernando Alvarez, directeur du programme de transplantation hépatique au CHU Sainte-Justine et professeur à la faculté de médecine de l’Université de Montréal. « Chez certains enfants susceptibles génétiquement, cet adénovirus cause ce genre d’hépatite. »

L’hépatite pédiatrique anormale a surtout touché la Grande-Bretagne. Il n’y a pas eu de cas à Sainte-Justine ou à l’Hôpital de Montréal pour enfants, mais l’Agence de la santé publique du Canada a rapporté trois cas au Québec et sept ailleurs au Canada. Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis ont rapporté récemment que les taux sont à peine supérieurs à la normale, et c’est la même chose au Canada, selon le DAlvarez.

Les chercheurs de l’Université de Glasgow, qui publient leurs résultats sur le site de prépublication MedRxiv, expliquent que deux adénovirus sont en cause.

Le premier adénovirus cause peu de symptômes et protège contre le second, qui est encore plus bénin, sauf dans ces cas de vulnérabilité génétique. « Il s’agit d’une protection croisée », explique le DAlvarez.

« On voit des cas d’hépatite liée à cet adénovirus chez les adultes qui sont immunosupprimés, et aussi plus rarement chez des gens qui ont cette vulnérabilité génétique, dit le DAlvarez. Il y a aussi des hépatites A aiguës qui durent plus longtemps chez les gens qui ont cette vulnérabilité génétique. »

Les chercheurs écossais ont trouvé cette vulnérabilité chez 89 % des petits patients dont l’analyse génétique a été faite, contre 17 % dans la population générale.

Cette hépatite adénovirale a frappé depuis avril 268 enfants britanniques et plus de 700 autres ailleurs dans le monde. Plus de la moitié des patients ont moins de 5 ans et 40 % doivent être hospitalisés.

En savoir plus
  • De 8 % à 10 %
    Proportion des enfants touchés qui ont besoin d’une greffe de foie
    SOURCE : CHU SAINTE-JUSTINE