(Washington) À partir d’il y a 7400 ans, les chiens de Sibérie ont évolué vers une taille bien plus petite que les loups. Ils étaient ainsi dépendants des humains pour leur nourriture, constituée notamment de mammifères marins et de poissons coincés sous la glace, selon une nouvelle étude.  

Ces recherches aident à comprendre comment la population de premiers chiens a pu se développer, selon Robert Losey, de l’Université d’Alberta, et auteur principal de cette étude publiée vendredi dans la revue Science Advances.

« Les changements de long terme dans le régime alimentaire des chiens ont souvent été simplifiés », a-t-il dit à l’AFP, expliquant que les précédents travaux s’étaient concentrés sur seulement deux hypothèses pour expliquer la transition de chiens à loups, un processus ayant commencé il y a 40 000 ans.  

La première est que des loups plus amicaux ayant approché des humains pour obtenir de la viande se sont retrouvés isolés de leurs congénères, et ont finalement été domestiqués. La seconde est que certains chiens ont développé une meilleure capacité à digérer les féculents après la révolution agricole.

Afin d’étudier le régime alimentaire des chiens anciens plus en profondeur, Robert Losey et ses collègues ont analysé les restes d’environ 200 chiens ayant vécu jusqu’à il y a 11 000 ans, et un nombre similaire de loups.  

« Nous avons été chercher dans les collections partout en Sibérie, nous avons analysé les os, pris des échantillons de collagène, et analysé les protéines en laboratoire », a-t-il détaillé.  

Ils ont découvert que les chiens d’il y a entre 7000 et 8000 ans étaient « déjà assez petits, ce qui veut dire qu’ils ne pouvaient tout simplement pas faire ce que la plupart des loups pouvaient faire », a expliqué Robert Losey.

Ils étaient ainsi davantage dépendants des humains pour leur nourriture, ou de la chasse de petites proies, plutôt que les grosses auxquelles les loups pouvaient eux s’attaquer.  

Les chercheurs ont constaté que les chiens mangeaient « des poissons, des crustacés, des phoques et des lions de mer, ce qu’il ne pouvait pas facilement attraper eux-mêmes », a noté M. Losey. Ils avaient cette alimentation « dans des endroits de Sibérie où les lacs et les rivières sont gelés pendant sept à huit mois de l’année ».  

Les loups quant à eux chassaient à l’époque (et toujours) en meute, diverses espèces de cervidés.  

Ces nouveaux régimes alimentaires ont apporté aux chiens leur lot d’avantages et d’inconvénients.  

« Des bénéfices car ils avaient accès à la nourriture des humains, ce qui était des repas généralement faciles, mais en échange ils ont contracté toutes ces nouvelles maladies et ces problèmes, comme la dénutrition », a souligné le chercheur.  

Si les nouvelles bactéries et parasites rencontrés en avaient aidé certains à s’adapter (en digérant mieux les glucides par exemple), d’autres populations n’auraient pas survécu.