Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine

Le cancer des édulcorants

La consommation d’édulcorants, comme l’aspartame, augmente le risque de cancer, selon une nouvelle étude française. Dans la revue PLoS One à la fin de mars, des épidémiologistes de plusieurs instituts français montrent que les grands consommateurs d’édulcorants ont un risque de cancer de 13 % plus élevé par rapport à ceux qui ont une faible consommation. Le risque maximal, 22 %, était pour le cancer du sein. Cela est comparable au risque entraîné par l’obésité, qui augmente de 20 % à 40 % le risque de cancer du sein chez les femmes après la ménopause. Les grands consommateurs d’édulcorants avaient une consommation équivalente à deux cannettes de boisson gazeuse sans sucre par jour, alors que les faibles consommateurs ne prenaient que l’équivalent d’une cannette par semaine. Environ le tiers de l’échantillon de 100 000 personnes, suivies en médiane pendant huit ans, prenait des édulcorants.

Quiz

Qu’ont trouvé des archéologues italiens dans un temple irakien endommagé par le groupe État islamique ?

PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ DE PADOUE

Bas-reliefs de camélidés sur un temple d’Hatra du IIe siècle

Réponse

Un bas-relief de chameau hybride datant du IIsiècle après Jésus-Christ. Il s’agit d’un temple du royaume de Hatra, qui était coincé entre les empires romain et parthe à cette époque, dans le nord de l’Irak. Dans la revue Antiquity, au début de mars, les chercheurs de l’Université de Padoue décrivent deux bas-reliefs de camélidés ayant à peine une petite cavité entre les deux bosses. Il s’agit donc d’un croisement entre le dromadaire arabe à une bosse et un chameau de bactriane, d’Asie centrale, à deux bosses. Ces croisements ont commencé au Iersiècle, mais n’ont jamais été observés à l’extérieur des empires romain et parthe. Le royaume de Hatra a été conquis au début du IIIsiècle par les Sassanides, qui ont supplanté les Parthes et ont été le dernier empire perse avant la conquête musulmane au VIIsiècle. Ce temple a été saccagé par des soldats du groupe État islamique entre 2015 et 2017.

Le chiffre

98 %

PHOTO MIKE HUTCHINGS, ARCHIVES REUTERS

Baleine à bosse commune

C’est la diminution du temps que les baleines à bosse communes passent à chercher de la nourriture en présence d’un bruit de sonar, selon des chercheurs écossais. Dans la revue PNAS, à la mi-mars, les biologistes de l’Université de St. Andrews rapportent les réactions de 43 baleines de quatre espèces différentes au sonar, utilisé par les navires pour détecter les obstacles sous-marins. Ils expliquent que les baleines à bosse pensent qu’il s’agit du bruit de prédateurs. Elles limitent donc le temps qu’elles mettent à se nourrir, parce que c’est une activité qui les rend vulnérables. Les trois autres espèces de baleine étaient moins affectées par le sonar, probablement parce qu’elles craignent moins les prédateurs. L’espèce la moins affectée, le grand cachalot, réduisait le temps passé à se nourrir de 48 %. Les deux autres espèces étudiées sont la baleine à bec commune et le globicéphale noir.

L’internet sur la Lune

IMAGE TIRÉE DU SITE DE LA NASA

Illustration d’une base lunaire

Une entreprise américaine, Aquarian Space, veut offrir l’internet satellite à haute vitesse sur la Lune à partir de 2024. À la mi-mars, Aquarian a annoncé un financement préliminaire de 650 000 $ pour répondre aux besoins de télécommunications prévisibles sur la Lune, notant que le nombre de rovers, d’atterrisseurs et d’orbiteurs y passera de 13 à 200 d’ici 2030. Aquarian, qui vise une vitesse de 100 Mb/s pour son réseau spatial « Solnet », veut ensuite offrir l’internet sur Mars.

Des dauphins populaires et prolifiques

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

Le dauphin australien Tursiops aduncus, étudié par les biologistes de l’Université de Zurich

Les dauphins mâles qui ont le plus de bébés sont ceux qui sont les plus populaires, plutôt que les plus forts ou les adultes les plus jeunes, selon une nouvelle étude suisse. Dans la revue Current Biology, au début de mars, les biologistes de l’Université de Zurich montrent que les dauphins ayant le plus de contacts sociaux avec d’autres mâles ont cinq à dix fois plus de bébés que ceux qui ont le moins de contacts sociaux. Le groupe d’« amis » des dauphins variait de 4 à 14, et le nombre de bébés, de 1 tous les cinq ans à un peu plus que 1 par année. Environ la moitié du succès reproductif d’un dauphin par rapport à un autre s’explique par la taille de son groupe social mâle. Les chercheurs, qui ont analysé 30 ans d’études comportementales et génétiques sur un groupe de 85 dauphins australiens, avancent qu’avoir de nombreux amis permet d’éviter les prédateurs et les disettes.