Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine

« Point de bascule » en vue pour l’Amazonie

L’Amazonie approche plus rapidement que prévu d’un « point de bascule », qui pourrait transformer en savane la plus grande forêt tropicale du monde, puits de carbone vital pour l’équilibre de la planète. Selon une étude parue dans la revue Nature Climate Change, la forêt amazonienne est de moins en moins résiliente et pourrait commencer à se transformer en savane dès 2050. En plus des changements climatiques, les incendies de forêt et les coupes forestières sont à l’origine de cette transformation. Au cours de la dernière décennie, l’Amazonie a relâché 20 % plus de gaz à effet de serre (GES) qu’elle n’en a absorbé. La transformation en savane du bassin amazonien aurait des conséquences énormes. Quelque 90 milliards de tonnes de CO2 – deux fois les émissions annuelles mondiales – pourraient alors être relâchées dans l’atmosphère, accentuant encore le réchauffement.

Quiz

Quels oiseaux ont été domestiqués il y a 7000 ans ?

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Des oies ont été domestiquées pour la première fois il y a 7000 ans en Chine.

Selon une étude parue dans la revue PNAS, des oies ont été domestiquées pour la première fois il y a 7000 ans en Chine. Des chercheurs japonais ont identifié et analysé 232 os d’oies retrouvés sur un site archéologique dans l’est du pays. Selon eux, plusieurs preuves indiquent que ces oiseaux étaient au moins partiellement domestiqués.

Le chiffre

19 700 km⁠3

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

L’Arctique canadien

C’est le volume moyen de glace dans l’Arctique pour le mois de février, au neuvième rang des plus faibles depuis que ces données sont enregistrées. Le volume de glace est considéré comme l’un des indicateurs des effets des changements climatiques. À l’image de la forêt amazonienne, les glaces arctiques jouent un rôle important dans la régulation du climat, et leur disparition graduelle va accélérer le réchauffement planétaire.

Un peu de requin dans la moulée de Fido

PHOTO TARMIZY HARVA, ARCHIVES REUTERS

De la nourriture pour chiens peut contenir des traces de requin soyeux et de requin-corail, des espèces classées vulnérables.

Des scientifiques ont mené une étude inusitée qui a permis d’établir que plusieurs types de nourriture pour chiens sont fabriqués avec des espèces de poisson vulnérables, selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. L’équipe de chercheurs de l’Université Yale-NUS College, à Singapour, a analysé 45 produits pour chiens issus de 16 marques différentes. Le tiers contenait des traces de requin soyeux et de requin-corail, des espèces classées vulnérables. D’autres espèces de requin à statut précaire ont aussi été identifiées. Or, l’étiquette des produits indiquait seulement que la moulée contenait du « poisson », du « poisson de la mer » ou du « poisson blanc ». Rappelons qu’au cours des 50 dernières années, les populations de requin ont décliné de 70 %. L’étude a été publiée dans la revue Frontiers in Marine Science.

Un fossile nommé Biden

PHOTO CHRISTOPHER WHALEN, REUTERS

Illustration de l’espèce Syllipsimopodi bideni

Non, il ne s’agit pas du président des États-Unis, par ailleurs âgé de 79 ans, mais d’un fossile de pieuvre datant de 328 millions d’années retrouvé au Montana. L’animal est le plus ancien céphalopode connu à porter des ventouses sur ses 10 bras. Les scientifiques américains qui ont fait cette découverte ont décidé de nommer l’espèce Syllipsimopodi bideni, en l’honneur de Joe Biden. Leur objectif était de souligner le fait que l’actuel président prend très au sérieux la crise climatique et a clairement fait savoir que la science avait un rôle important à jouer. La Maison-Blanche n’a pas voulu commenter l’étude qui vient d’être publiée dans la revue Nature Communications.