L’éruption du volcan Hunga Tonga le 15 janvier est déjà considérée comme l’une des plus importantes du XXIsiècle, et pourra être étudiée par les experts pendant des années. Explications.

Comme des centaines d’Hiroshima

  • Le port de Nuku’alofa, la capitale de Tonga, avant et après l’éruption du volcan Hunga Tonga

    PHOTOS AGENCE FRANCE-PRESSE

    Le port de Nuku’alofa, la capitale de Tonga, avant et après l’éruption du volcan Hunga Tonga

  • La ville de Kanokupolu, dans l’île de Tongatapu, l’île principale de Tonga, avant et après l’éruption du volcan Hunga Tonga

    PHOTOS AGENCE FRANCE-PRESSE

    La ville de Kanokupolu, dans l’île de Tongatapu, l’île principale de Tonga, avant et après l’éruption du volcan Hunga Tonga

  • L’île Nomuka, avant et après l’éruption du volcan Hunga Tonga

    PHOTOS AGENCE FRANCE-PRESSE

    L’île Nomuka, avant et après l’éruption du volcan Hunga Tonga

  • Des maisons dans l’île Nomuka, avant et après l’éruption du volcan Hunga Tonga

    PHOTOS AGENCE FRANCE-PRESSE

    Des maisons dans l’île Nomuka, avant et après l’éruption du volcan Hunga Tonga

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Selon la NASA, l’éruption du volcan Hunga Tonga a libéré autour de 10 mégatonnes d’énergie, soit autant que quelques centaines de bombes comme celle qui a détruit Hiroshima. Fiona Ann Darbyshire, professeure au département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), note que « d’importantes quantités de matières ont été projetées, et l’onde de choc de l’éruption a traversé l’ensemble du globe plusieurs fois. On parle d’une explosion superpuissante ». Plus de 100 000 personnes de Tonga ont été coupées de communications. L’ampleur du nuage est comparable à l’éruption du Pinatubo aux Philippines en 1991, selon la NASA.

Distance Montréal-Rimouski

PHOTO KAYLA BARRON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le nuage de débris et de poussière formée par l’explosion

Une heure après l’explosion, le nuage de débris et de poussière atteignait une largeur de 640 km. C’est plus que la distance entre Montréal et Rimouski ! Le nuage de cendres a quant à lui été propulsé jusque dans la stratosphère, soit à environ 50 km du sol.

Plusieurs heures

Les images satellitaires diffusées sur le Net ont montré une explosion rapide et gigantesque, mais elles ont été fortement accélérées pour illustrer l’évènement. Dans les faits, l’explosion a eu lieu à 17 h 10, heure locale. Rapidement, le nuage de cendres a atteint une largeur de 38 km. Une demi-heure plus tard, à 17 h 40, le nuage faisait une largeur de 340 km, soit environ la distance Montréal-Montmagny. Une heure après l’éruption, le nuage faisait 650 km de largeur.

Alerte aux tsunamis

PHOTO ANGELA PONCE, REUTERS

Un travailleur nettoie les déversements de pétrole sur les côtes du Pérou causés par les vagues provoquées par l’éruption du volcan Hunga Tonga.

La déflagration a bien évidemment provoqué un violent mouvement dans l’eau de l’océan Pacifique : des évacuations ont notamment eu lieu au Japon. Au Pérou, à près de 10 000 km du lieu de l’éruption, deux femmes ont été emportées par les flots et sont mortes. Contrairement au Chili et à l’Équateur, le Pérou n’avait pas fermé ses plages en prévision de l’arrivée des vagues provoquées par l’explosion. À Tonga même, on fait état de 3 morts et de 14 blessés, alors que des personnes manquent toujours à l’appel.

Meilleurs instruments

« La durée de l’éruption et le volume des matières projeté ne sont pas anormaux, mais c’est la force de l’explosion qui était vraiment impressionnante, explique Fiona Ann Darbyshire. Avec les nouvelles façons d’observer à partir des satellites, il semblerait que plusieurs aspects de cette éruption n’aient jamais été vus auparavant par les scientifiques, notamment en ce qui a trait aux ondes de choc qui ont traversé le globe. Lors des dernières grosses explosions comparables, les instruments n’étaient pas aussi avancés. » Mme Darbyshire note que, contrairement à des éruptions du passé, les matières projetées dans cette explosion n’étaient pas assez volumineuses pour modifier le climat terrestre. « L’éruption était d’une rare violence, mais elle était de courte durée. Pour avoir un impact sur le climat, la durée est importante. Dans le cas de l’éruption du mont Pinatubo aux Philippines, en 1991, ce n’était pas aussi explosif, mais la grande durée de l’éruption a injecté beaucoup plus de matières au total dans l’atmosphère. C’est ça qui a eu un impact sur les températures et le climat. »