(Montréal) Un nouveau laboratoire hautement sécurisé vient d’ouvrir en pleine pandémie au Québec : l’INRS a inauguré mercredi des installations de pointe qui permettent de manipuler et de faire de la recherche sur de dangereux pathogènes, comme le virus du Nil occidental et celui causant la COVID-19.

Ce laboratoire de confinement de niveau 3, appelé communément le « NC3 », est une espèce de « boîte complètement étanche » qui se trouve au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie (AFSB) de l’Institut national de recherche scientifique (INRS), à Laval.

Il permettra d’effectuer des expériences sur des cellules humaines qui seront infectées par des pathogènes à haut risque, dans des conditions infectieuses proches de celles des maladies qu’ils causent — tout en étant sécuritaire, a fait savoir l’INRS.

Sans ce laboratoire à sécurité élevée — tout l’air qui y entre ou en sort est filtré, empêchant les virus de s’en échapper par voie aérienne — pas moyen pour les chercheurs de faire leurs travaux dans des conditions s’approchant autant de la réalité.

Le laboratoire a été rendu possible grâce à un investissement de près de 300 000 $ de l’INRS.

« Au cours de la dernière année, un simple virus invisible a pu causer des bouleversements sociaux et économiques, en plus de la maladie », a rappelé le directeur général de l’INRS, Luc-Alain Giraldeau.

C’est pourquoi l’INRS a choisi d’investir dans ses installations de recherche, « pour participer à l’effort collectif », contre le SARS-CoV-2 qui cause la COVID-19, dit-il.

Le projet de laboratoire NC3 était dans les cartons depuis un moment, mais la pandémie de COVID-19 a accéléré son ouverture, a ajouté Claude Guertin, directeur du centre AFSB.

Il permettra bon nombre de choses, notamment de faire de la recherche sur des traitements potentiels pour la COVID-19, ou encore de tenter de déterminer pourquoi certains variants sont plus virulents que d’autres, et s’ils seront neutralisés par les vaccins. « C’est important de faire ces recherches pour contrôler la pandémie de façon durable », a expliqué le spécialiste en virologie moléculaire Laurent Chatel-Chaix, directeur de ce laboratoire NC3 et aussi professeur à l’INRS.

Certains chercheurs de l’INRS y ont déjà réservé leur place, notamment ceux se penchant sur l’efficacité thérapeutique d’une banque de molécules pour le traitement de la COVID-19 et ceux qui étudieront l’impact du virus SARS-CoV-2 sur les fonctions du placenta.

Outre le SARS-CoV-2, M. Chatel-Chaix souligne que ces installations permettront d’étudier d’autres virus qui font des ravages, comme le virus du Nil, en plus de pouvoir se pencher sur des bactéries pathogènes, notamment celle causant la tuberculose.

Ce plus récent laboratoire de confinement de niveau 3 inauguré au Québec est situé au cœur de la cité de la biotechnologie de Laval : il rendra possibles des collaborations internationales ainsi que d’autres avec des entreprises privées, a souligné M. Guertin.

« L’accès à un laboratoire de niveau de confinement 3 accrédité par l’Agence de la santé publique du Canada est une façon de demeurer des leaders dans des domaines tels que la virologie et l’immunologie », a-t-il dit.