Les enfants souffriraient moins de la COVID-19 parce que la capacité immunitaire de leurs cellules nasales est plus puissante que celle des adultes, selon une étude allemande publiée mercredi dans la revue Nature Biotechnology.

« Nous faisons l’hypothèse que la raison pour laquelle nous voyons une réponse plus forte chez les enfants en santé est leur exposition fréquente aux virus », explique Roland Eils, de l’Université de médecine de Berlin, qui est l’auteur principal de l’étude. « Cela pourrait mener à de nouvelles avenues préventives, notamment des antiviraux. »

Le biostatisticien berlinois est particulièrement impressionné par la rapidité de la réaction immunitaire dans les cellules nasales des enfants qui n’ont jamais été exposés au SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de la COVID-19 : elle est presque aussi rapide que chez les enfants examinés lorsqu’ils étaient en quarantaine après un test de dépistage de la COVID-19 positif. En tout, 66 enfants et 44 adultes ont participé à l’étude.

« Ce sont des résultats très importants et très intéressants », indique Élie Haddad, chef de l’immunologie au CHU Sainte-Justine.

« Les cellules immunitaires sont déjà préactivées même chez les enfants qui n’ont jamais été infectés. La fenêtre de réponse du système immunitaire inné, qui réagit contre tous les pathogènes, est beaucoup plus rapide. Ça pourrait vouloir dire que non seulement ils tombent moins malades, mais qu’ils sont moins contagieux. »

M. Eils estime que les enfants qui sont davantage exposés aux pathogènes, qui ont été à la garderie plus jeunes, par exemple, pourraient être mieux protégés contre la COVID-19. Il veut maintenant étudier la même réponse immunitaire avec le variant Delta, pour vérifier si elle est plus forte chez les enfants.

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Vaccins pour enfants

Est-ce que ces résultats pourraient rendre moins nécessaire la vaccination des enfants de moins de 12 ans, puisqu’ils pourraient être moins contagieux ? « Non, parce qu’ils le sont quand même, dit le DHaddad. On ne voudrait pas qu’un enfant infecte son grand-père et que ce dernier meure par la suite. Et comme le variant Delta est beaucoup plus contagieux, on verra des cas graves de COVID-19 chez les enfants. On en a déjà, et il y en aura davantage. » Le DHaddad estime que la contagiosité du variant Delta est comparable à celle de la varicelle en l’absence de vaccin.

Où en sont les études sur les vaccins pour les moins de 12 ans ? « Il est très probable qu’ils seront aussi efficaces que pour les adultes, alors ça se résume à l’innocuité, dit le DHaddad. Comme Pfizer et Moderna sont en train de rédiger les documents sur les essais cliniques chez les moins de 12 ans, j’imagine que les effets graves ne sont pas plus fréquents que pour les adultes, sinon ils n’en seraient pas à cette étape. »

Chez les adolescents, la vaccination va bon train, selon le DHaddad, mais il y a encore de la résistance. Le taux de vaccination est comparable chez les ados, les jeunes adultes et les trentenaires. Mardi au Québec, 1362 premières doses et 9106 deuxièmes doses ont été administrées à des 12-17 ans, alors que ces chiffres étaient de 2194 et 7834 respectivement chez les 18-29 ans.

Certaines provinces canadiennes donnent le vaccin aux enfants de 11 ans s’ils vont avoir 12 ans dans l’année. Mais pas au Québec. « Oui, on a vu ça, dit le DHaddad. Quand on suit un patient de 11 ans, 11 ans et demi, c’est frustrant. Mais c’est la vie, il faut bien tracer une limite à un moment donné. En France et en Israël, des vaccins sont donnés à des moins de 12 ans qui sont particulièrement vulnérables, par exemple ceux qui ont reçu des greffes d’organes ou de moelle. Pour l’instant, on ne rapporte pas d’effets secondaires graves. »

Pas de données sur le statut vaccinal des patients décédés

Le ministère de la Santé et des Services sociaux va révéler les données cumulatives des infections, hospitalisations et décès chez les personnes adéquatement vaccinées, mais pas tout de suite, pour ne pas dévoiler de renseignements personnels, étant donné le faible nombre de patients impliqués. Par exemple, depuis le début du mois d’août, quatre personnes sont mortes de la COVID-19. « Ces données sur le statut vaccinal des personnes décédées de la COVID-19 seront éventuellement rendues disponibles, a indiqué à La Presse Marie-Claude Lacasse, relationniste au Ministère. Nous sommes d’avis que c’est un élément important à analyser. »

Un rappel huit mois après la deuxième dose

Les rumeurs se confirment : les Américains recevront à partir de la fin du mois de septembre une troisième dose de vaccin contre la COVID-19 en rappel. La troisième dose sera administrée huit mois après la deuxième, ont confirmé les Centres de contrôle des maladies mercredi après-midi. L’annonce suivait la publication d’une étude sur des cas de COVID-19 à New York, entre le début du mois de mai et la fin de juillet, qui concluait que la protection vaccinale avait chuté durant cette période de 91,7 % à 79,8 %, notamment à cause du variant Delta.

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436 nouveaux cas et un décès

Le Québec a signalé mercredi 436 nouveaux cas de COVID-19 au cours des 24 dernières heures, ainsi qu’un décès supplémentaire. Le nombre de nouveaux cas quotidiens est donc supérieur à 300 par jour depuis maintenant une semaine. Mardi, les autorités sanitaires avaient fait état de 323 cas dans les 24 heures précédentes, et lundi, de 409 cas. Le nombre d’hospitalisations est stable, à 88, alors que celui des patients aux soins intensifs est en augmentation, à 28, soit un de plus que la veille. Au cours des 24 dernières heures, 41 426 doses de vaccin ont été administrées, contre 42 634 doses administrées dans les 24 heures précédant le bilan de mardi, et 35 987 lors du bilan de lundi.

La Presse

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Les jeunes sont-ils à l’abri ?

Avec la propagation du variant Delta et la vaccination qui n’est pas offerte aux enfants, les classes et les garderies sont des milieux à risque, soutient Olivier Drouin, pédiatre au CHU Sainte-Justine. « Le variant va se propager plus facilement et plus rapidement dans des populations non vaccinées. Comme le vaccin n’est pas approuvé pour les 0 à 11 ans encore, c’est sûr qu’il y a plus de chances qu’il se propage dans cette population-là », indique le DDrouin. La semaine dernière, une éclosion touchant plus de 25 enfants et membres du personnel du CPE Le Soleil de Jeannot, à Granby, a été déclarée. Contrairement à l’Ontario, le Québec ne s’est toujours pas prononcé sur la vaccination obligatoire pour les travailleurs en milieu scolaire.

Alice Girard-Bossé, La Presse

Québec demande à Ottawa de serrer la vis

Le gouvernement Legault tire la sonnette d’alarme alors qu’une hausse des cas de COVID-19 est observée chez les voyageurs qui entrent au Québec. Le ministre Christian Dubé demande à Ottawa d’assurer « un suivi strict et assidu des quarantaines » et l’invite à « reconsidérer » le retour du séjour obligatoire à l’hôtel. Le ministre de la Santé et des Services sociaux a interpellé sa vis-à-vis Patty Hajdu sur la question des frontières. Depuis le 5 juillet, les voyageurs adéquatement vaccinés et étant admissibles à l’entrée au Canada sont exemptés des mesures de quarantaine. Un test de dépistage à l’arrivée en sol canadien est toujours conditionnel à l’entrée au pays. « On [veut revenir] avec des règles plus strictes parce qu’on n’a aucun contrôle là-dessus et on a vu comment ça nous a fait mal pendant la première vague, et je ne voudrais pas qu’on rejoue dans le même film », a expliqué le ministre Dubé vendredi. Dans une lettre envoyée jeudi à Mme Hadju, que La Presse a pu consulter, le ministre Dubé déplore que lors de la fin de semaine du 31 juillet, 60 cas positifs ont été identifiés chez des voyageurs au Québec. De ce nombre, 68 % n’étaient pas adéquatement vaccinés. Jeudi, la Santé publique de Montréal a révélé que le tiers des nouvelles infections recensées à Montréal provenaient de « voyageurs hors Canada ». Le ministre Dubé montre du doigt le délai de transmission des résultats positifs des voyageurs à l’aéroport du gouvernement fédéral vers les directions régionales de santé publique, qui peut atteindre jusqu’à sept jours.

Fanny Lévesque, La Presse