Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine

Viande rouge et cancer : un lien plus évident

Une nouvelle étude parue dans la revue Cancer Discovery a permis de mieux comprendre le lien entre la consommation de viande rouge et le cancer colorectal. Les chercheurs ont découvert qu’une grande consommation de viande rouge provoque une mutation de l’ADN susceptible de faire apparaître des cellules cancéreuses dans le côlon. Ces mutations, appelées alkylation, se trouvaient en plus grand nombre chez des patients consommant en moyenne plus de 150 grammes de viande rouge par jour. Les scientifiques recommandent de manger de la viande rouge avec modération et d’avoir un régime alimentaire équilibré.

Quiz

Q. Les antidépresseurs affectent-ils les écrevisses ?

PHOTO CHRIS GRAYTHEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les médicaments utilisés pour la dépression et l’anxiété modifient la production de sérotonine, un neurotransmetteur du système nerveux qu’on retrouve également chez plusieurs animaux, dont les écrevisses.

R. La réponse est oui, et les conséquences pourraient être fâcheuses pour les écrevisses, notamment. C’est la conclusion d’une étude publiée dans la revue Ecosphere qui s’est intéressée aux impacts des traces d’antidépresseurs qu’on retrouve plus fréquemment dans les cours d’eau. Ces médicaments utilisés pour la dépression et l’anxiété modifient la production de sérotonine, un neurotransmetteur du système nerveux qu’on retrouve également chez plusieurs animaux, dont les écrevisses. Des chercheurs de l’Université de la Floride ont ajouté des résidus d’un antidépresseur, le citalopram, dans un bassin artificiel où ont été plongées des écrevisses. Ils ont ensuite comparé leurs comportements avec ceux d’autres écrevisses dans un autre bassin ne contenant aucun antidépresseur. Les crustacés dans le premier bassin se montraient beaucoup moins craintifs dans leur nouvel environnement qu’ils ne le sont habituellement. Un comportement qui pourrait les rendre plus vulnérables aux prédateurs.

Les insectes pollinisateurs affectés par les changements climatiques

PHOTO YURI KADOBNOV, AGENCE FRANCE-PRESSE

Certaines plantes qu’affectionnent les bourdons ouvrent moins de fleurs à des températures plus élevées, ce qui entraîne des changements dans les comportements de ces insectes.

Alors que certains insectes pollinisateurs, comme les abeilles, subissent un déclin de leur population, des chercheurs de l’Université catholique de Louvain, en Belgique, ont constaté que la hausse des températures pouvait avoir un impact significatif sur les bourdons. Certaines plantes qu’affectionnent les bourdons ouvrent moins de fleurs à des températures plus élevées, ce qui entraîne des changements dans les comportements de ces insectes. Les bourdons sont notamment capables de détecter le niveau d’humidité près d’une plante et vont choisir en conséquence celles où l’humidité est plus élevée pour se nourrir de nectar. Rappelons que la pollinisation par les insectes est l’un des plus importants services écologiques dont profite l’humain. Des études ont estimé sa valeur à plus de 50 milliards US par année.

Changements climatiques et alimentation

PHOTO PAULO FRIDMAN, ARCHIVES BLOOMBERG

De nombreuses productions seraient à risque avec le réchauffement de la planète, notamment pour la viande, le café et le blé.

Le réchauffement de la planète pourrait bien modifier notre alimentation, tant les changements anticipés risquent de toucher de manière importante certaines régions du globe. Ce sont du moins les conclusions d’une équipe de chercheurs finlandais, qui estiment que le tiers de la production agricole destinée à l’alimentation serait en péril d’ici 2100. Le sud de l’Asie et l’Afrique subsaharienne seraient parmi les plus touchés, mais des conditions climatiques extrêmes risquent d’affecter toutes les régions du globe. De nombreuses productions seraient à risque, notamment pour la viande, le café et le blé. Les scientifiques de l’Université Aalto préviennent que certaines régions pourraient même ne plus être en mesure de nourrir convenablement leur population.

Le chiffre : 6500

PHOTO SCOTT EISEN, ARCHIVES BLOOMBERG

Les inventrices féminines sont plus susceptibles de s’intéresser à la santé des femmes dans une proportion de 35 %.

La plupart des innovations médicales sont-elles conçues par des hommes qui ne tiennent pas compte des besoins des femmes ? Il semble que ce soit le cas, selon une analyse publiée dans la revue Science. En décortiquant plus de 440 000 brevets biomédicaux déposés aux États-Unis entre 1976 et 2010, une équipe de l’Université Harvard a estimé que les femmes étaient à l’origine de seulement 25 % des demandes de brevet déposées pendant cette période. Or, les inventrices féminines sont plus susceptibles de s’intéresser à la santé des femmes dans une proportion de 35 %. Si ces brevets avaient été demandés par un nombre égal d’hommes et de femmes, les chercheurs estiment qu’il y aurait eu environ 6500 inventions de plus centrées sur les besoins féminins. Actuellement, les femmes représentent 27 % des travailleurs dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques aux États-Unis.