(Paris) L’essai clinique européen Discovery, qui teste l’efficacité de médicaments contre la COVID-19, « arrête de tester le remdesivir », traitement antiviral initialement jugé prometteur, « faute de preuves de son efficacité », a annoncé mercredi l’INSERM dans un communiqué.

Les données intermédiaires de l’essai, portant sur 776 patients dont 389 avaient reçu cette molécule initialement développée contre Ebola, font état d’un « manque de preuves de l’efficacité du remdesivir après 15 jours ».

La recommandation de suspendre pour cette raison le recrutement de patients dans le bras thérapeutique testant le remdesivir « a été approuvé » par le comité directeur de Discovery Europe, a précisé l’INSERM.

Ce traitement était au départ jugé très prometteur, mais le 20 novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recommandé de ne pas l’administrer aux malades de la COVID-19 hospitalisés, car il n’évite ni des morts ni des formes graves de la maladie.

L’essai Discovery lancé en mars puis devenu complémentaire de l’essai Solidarity organisé par l’OMS a testé plusieurs autres traitements également abandonnés, comme l’hydroxychloroquine et l’association des antiviraux lopinavir/ritonavir.

Discovery va en revanche poursuivre ses essais dans 14 pays européens pour évaluer une combinaison de deux anticorps dits « monoclonaux », anticorps de synthèses censés épauler le système immunitaire pour neutraliser le coronavirus, a précisé l’INSERM.

Très peu de molécules ont jusqu’à présent réellement prouvé leur efficacité, hormis la famille des corticoïdes, en particulier la dexaméthasone.

« Outre le déploiement de vaccins, il reste primordial de trouver de nouveaux médicaments et de fournir des preuves solides de leur efficacité sur les patients touchés par la COVID-19 », a insisté l’INSERM.