Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine

La chaleur des séismes

Bonne nouvelle pour la difficile mesure de la température des océans, l’une des variables les moins bien maîtrisées dans l’évaluation des changements climatiques. Des chercheurs chinois et américains ont montré qu’il était possible de calculer la température à différentes profondeurs en analysant la propagation des ondes des séismes sous-marins. Dans Science, cette semaine, ils montrent que le comportement de 2047 séismes dans l’océan Indien est lié à sa température. Cette technique avait été proposée auparavant, mais à partir d’ondes générées par des navires de recherche, ce qui est coûteux et potentiellement nuisible aux mammifères marins.

Quiz

Comment les ingénieurs de Singapour proposent-ils de lutter contre la pollution sonore ?

Avec du bruit de fond ! Le « bouclier acoustique » décrit en juillet dans Scientific Reports par des chercheurs de l’Université technologique de Nanyang consiste en 24 haut-parleurs qui émettent un bruit de fond réduisant de 10 décibels le bruit entrant dans une pièce. Les haut-parleurs sont installés sur des barreaux devant une fenêtre.

PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ TECHNOLOGIQUE DE NANYANG

L’un des étudiants au doctorat qui ont travaillé sur le bouclier acoustique, Lam Bhan. Derrière lui, la sourdine pour fenêtre.

Le chiffre

De 112 000 à 121 000 ans

C’est l’âge des plus anciennes traces d’Homo sapiens en Arabie saoudite, découvertes dans le paléolac d’Alathar, dans le désert du Néfoud. Cela repousse dans le passé l’arrivée de l’homme moderne en Asie. Le groupe international de chercheurs, dirigé depuis l’Université d’Iéna, en Allemagne, décrit dans Science Advances cette semaine 376 empreintes fossiles, dont sept d’Homo sapiens et 44 d’éléphants. Ils excluent qu’il puisse s’agir d’hommes de Néandertal parce qu’ils n’ont jamais été retrouvés dans la région. Des traces d’Homo sapiens de 85 000 ans avaient été retrouvées en 2018 dans un autre site du Néfoud.

PHOTO KLINT JANULIS, FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ D’IÉNA

Paléontologues examinant le paléolac d’Alathar

PHOTO FOURNIE PAR LE PROJET PALÉODÉSERT

Des paléontologues devant le paléolac d’Alathar

Grandir plus vite, mourir plus vite ?

Les arbres qui croissent rapidement, favorisés par les projets de reforestation visant à contrer les changements climatiques, meurent plus rapidement, selon des chercheurs britanniques. Dans Nature Communications, au début du mois de septembre, des biologistes de l’Université de Leeds montrent à partir des données de 110 espèces d’arbres d’Europe, d’Amérique et d’Asie que le bilan net favorise la plantation d’arbres à croissance plus lente, mais à plus grande longévité.

PHOTO WIKIMEDIA COMMONS

L’étude a calibré ses analyses à partir de l’épinette noire du Québec.

Un ours géant dans une île

Un mystère paléontologique a été résolu cette semaine dans la revue Scientific Reports. Il s’agit de deux ours géants découverts en 1996 dans l’île de San Miguel, à 700 m au large de la Californie et remontant à 11 000 ans avant Jésus-Christ. En 2016, des chercheurs ont conclu qu’il ne s’agissait pas d’os de morse, mais bien d’os d’Arctodus simus, un ours géant pesant une tonne qui a vécu dans l’ouest des États-Unis et au Mexique. Des os d’éléphants nains et de souris géantes ont été retrouvés dans les îles de la Californie, mais il s’agit d’espèces qui y sont parvenues alors qu’elles étaient reliées au continent par un pont terrestre, lors de la dernière glaciation. Les chercheurs de trois institutions américaines concluent que les os d’ours géants ont été transportés dans l’île par un oiseau charognard.

PHOTO FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ DE L’OREGON

Les deux os d’ours géant retrouvés dans une caverne de l’île San Miguel