Fabule-t-on ou y a-t-il plus de guêpes ?

La question revient souvent sur les réseaux sociaux et elle est aussi fréquemment posée à l’Insectarium de Montréal ces jours-ci, relève Marjolaine Giroux, responsable du service des renseignements entomologiques à l’Insectarium.

En fait, il n’y a pas plus de guêpes cette année et elles ne sont pas arrivées plus tôt, indique Mme Giroux.

Les Québécois ont cette impression tout simplement parce qu’ils sont nombreux, en cette exceptionnelle quarantaine, à se retrouver loin de leurs bureaux climatisés et à observer des phénomènes naturels qui leur échappent habituellement.

Les guêpes que l’on voit présentement (qui sont plus grosses que les ouvrières observées à l’automne) sont sorties de leur torpeur hivernale et elles sont présentement à la recherche de nectar et d’un lieu pour fabriquer leur nid, poursuit Mme Giroux.

Que faire si elles sont dérangeantes ?

« Au printemps, si on s’aperçoit qu’une reine fabrique son nid et qu’il est petit comme une balle de golf, les premières ouvrières ne sont pas encore nées. On peut donc détruire le nid pour inciter la reine à aller s’installer ailleurs. Mais il faut être très prudent parce que la reine peut attaquer. »

C’est cependant surtout au mois d’août, quand les nids sont bien visibles, que les gens s’inquiètent et demandent conseil à l’Insectarium. « Quand les colonies sont bien développées, les ouvrières attaqueront si elles sentent leur nid menacé. Nous recommandons donc de ne jamais retirer un nid bien installé, mais plutôt de faire affaire avec un exterminateur. »

Et le frelon asiatique ?

Mme Giroux souligne par ailleurs que certains Québécois s’inquiètent de voir débarquer au Québec le frelon asiatique géant, la Vespa mandarinia, qui a été observée pour la première fois en Colombie-Britannique en 2019.

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La Vespa mandarinia a été observée pour la première fois en Colombie-Britannique en 2019.

La Vespa mandarinia a de quoi inquiéter. Elle est la plus grande de toutes les espèces de frelons. « Ses ouvrières mesurent de 25 à 40 mm et ses reines de 45 à 55 mm, explique encore Mme Giroux. Cette espèce se nourrit exclusivement d’insectes, notamment d’abeilles domestiques », ce qui n’est pas sans causer des préoccupations.

Mais pour l’heure, si l’on croit que la vilaine Vespa mandarinia pourrait survivre à nos hivers, « l’espèce n’est pas installée de façon définitive et les spécialistes surveillent de près sa présence sur le continent pour éviter son établissement ».

À noter que l’Insectarium se fait un plaisir de répondre aux questions des Québécois (sauf pour ce qui est des expertises légales et des devoirs scolaires !). On peut envoyer nos questions à https://espacepourlavie.ca/question-generale-en-entomologie.