Les évacuations autour de la centrale nucléaire de Fukushima ont favorisé la faune de la région. Plusieurs espèces animales y prospèrent, selon des biologistes américains qui ont aussi étudié le même phénomène près de la centrale ukrainienne de Tchernobyl.

« Nos résultats représentent la première preuve que de nombreuses espèces fauniques sont plus abondantes qu’avant dans la zone d’évacuation de Fukushima, malgré la présence de radiations », explique par voie de communiqué James Beasley, de l’Université de Géorgie, qui est l’auteur principal de l’étude publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment au début janvier. « Des espèces qui sont souvent en conflit avec les humains, par exemple le sanglier, sont souvent croquées par nos caméras dans ces zones évacuées. »

Plus de 20 espèces de mammifères, dont un type de chèvre appelée saro, le sanglier, le macaque, le lièvre, un cervidé, le faisan et plusieurs espèces de renards, ont été observées par les 106 caméras du groupe. Les caméras situées dans les zones totalement interdites aux humains dénombraient plus d’animaux que celles situées dans les zones où les déplacements humains étaient permis, mais restreints.

Les chercheurs préviennent que ces résultats ne signifient pas que les animaux sont en bonne santé. Mais leurs travaux antérieurs sur la zone évacuée autour de la centrale de Tchernobyl, qui a explosé en 1986, montrent que la faune se porte relativement bien malgré un niveau de radiation jugé risqué pour les humains.

La centrale de Fukushima a été endommagée par le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011. Plus du tiers des 470 000 évacuations dans la région ont été liées à la radioactivité autour de la centrale nucléaire. Des évacuations initiales ont eu lieu dans un rayon de 30km autour de la centrale. Il y a un an, la moitié de la ville d’Okuma, située à 8km de la centrale, a été jugée assez sécuritaire pour y vivre. Même si les services municipaux sont retournés à Okuma le printemps dernier, moins de 1000 habitants, sur un total de 10 000 avant 2011, y vivent actuellement.