(Toronto) Des scientifiques de Hamilton soutiennent qu’ils ont trouvé un moyen de dissoudre le caoutchouc utilisé dans les pneus, ce qui pourrait éventuellement permettre d’éviter d’envoyer au dépotoir ces pièces automobiles à usage pour ainsi dire unique.

Dans une étude publiée lundi, des chercheurs de l’Université McMaster, en Ontario, affirment que leur méthode pourrait réduire les risques pour l’environnement et la santé publique liés aux montagnes de pneus usés.

Les chercheurs expliquent que les propriétés qui rendent les pneus durables sur la route les rendent du même coup difficiles à décomposer et à recycler, de sorte que la plupart finissent au dépotoir ou dans des entrepôts, ce qui entraîne éventuellement un écoulement de contaminants dans l’environnement.

« Pourquoi on accumule autant de pneus ? Parce qu’il n’y a pas vraiment de bon moyen de gérer ces déchets, ce qui fait qu’une petite proportion seulement de ces pneus est broyée pour être utilisée dans les terrains de jeux ou l’asphalte », indique Michael Brook, auteur principal de l’étude et professeur au département de chimie et de biologie chimique à McMaster.

Son équipe travaillait à l’origine avec des produits chimiques pour fabriquer de nouveaux silicones lorsqu’elle a eu l’idée de les essayer sur le caoutchouc des pneus : les chercheurs ont découvert alors que le procédé réussissait à briser les liaisons entre les atomes de soufre dans le caoutchouc, explique le professeur Brook.

Le chercheur compare la structure du caoutchouc à une résille ou à un tissu, et le catalyseur chimique comme une sorte de « ciseau moléculaire » qui coupe les fils dans une direction afin que le filet devienne une série de cordes, qui peuvent ensuite être traitées. Ce qui reste est une huile transformable et un certain nombre d’autres matériaux, comme de l’acier et du polyester, qui entrent dans la fabrication des pneus – et qui pourraient tous être réutilisés, affirme-t-il. « La question est de savoir quel est le meilleur produit à en tirer. Et c’est ce que nous examinons actuellement. »

Le procédé n’est toutefois pas encore prêt pour une utilisation commerciale – les chercheurs indiquent qu’il est trop tôt pour dire quand il pourrait l’être.