(Athènes) Des scientifiques ont mis pour la première fois en évidence la présence de l’homme de Néandertal sur l’île grecque de Naxos, attestant d’une activité humaine en Egée bien antérieure à ce que la science avait envisagé, selon une nouvelle étude.

«Des fouilles ont mis au jour des données fiables requises pour attester d’une activité culturelle plus ancienne du Paléolithique dans le bassin égéen», selon cette étude publiée mercredi soir par le journal Science Advances.

«Les données indiquent que l’humanité archaïque et moderne a accédé à l’Égée des dizaines de millénaires plus tôt» qu’envisagé jusqu’ici, a écrit l’équipe d’anthropologues et d’archéologues découvreurs.

«La datation paléodosimétrique», utilisant les effets de la radiation sur les minéraux, suggère que les hommes de Néandertal étaient présents dans la région au plus tôt «il y a 200 000 ans», ajoute l’étude.

Les hommes de Néandertal auraient accédé à la région à la faveur d’une baisse du niveau de la mer pendant une période de glaciation, quand l’Anatolie était reliée au continent du sud-est de l’Europe ou par navigation, explique encore l’étude.

Depuis 2013, cette équipe d’experts canadiens, grecs, français, serbes et américains faisait des fouilles dans une colline de 152 mètres au-dessus du niveau de la mer à Stelida, dans l’ouest de Naxos.

Ils ont découvert des grattoirs, pointes et autres outils de pierre conformes à ceux utilisés par l’homme de Néandertal.

Naxos est la plus grande île de l’archipel des Cyclades dans la mer Égée.

«Jusqu’ici, le plus vieil endroit de Naxos était la grotte de Zas, datant de 7000 ans. Nous avons rallongé l’histoire de l’île de 193 000 ans», a déclaré à l’agence grecque ANA le directeur du projet Tristan Carter, anthropologue de l’Université McMaster de l’Ontario.