(Washington) Un ou une adulte qui vapotait a succombé à une maladie pulmonaire grave aux États-Unis, ont annoncé vendredi les autorités américaines, qui peinent à identifier la cause des maladies de près de 200 autres patients adeptes des cigarettes électroniques.

« Hier (jeudi), nous avons été informés du décès d’un adulte qui avait été hospitalisé pour une grave maladie respiratoire inexpliquée, après avoir vapoté », a déclaré la directrice médicale de l’État américain de l’Illinois.

Les symptômes incluent toux, essoufflement, épuisement et dans certains cas vomissements et diarrhées.

Les autorités sanitaires fédérales ont recensé depuis fin juin 193 cas potentiels de maladies pulmonaires sévères dans 22 des 50 États américains, associés à du vapotage.

La cause des maladies n’a pas été découverte, mais tous les malades avaient récemment utilisé des cigarettes électroniques pour inhaler de la nicotine et souvent du cannabis, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

« La gravité de la maladie dont souffrent les gens est alarmante. Il faut que tout le monde sache que les cigarettes électroniques et le vapotage peuvent être dangereux », a déclaré la directrice du département de la santé de l’Illinois, Ngozi Ezike.

Le lien avec le vapotage n’est pas encore prouvé, a toutefois prévenu Ileana Arias, responsable des maladies infectieuses aux CDC fédéraux.

Bien que les cas semblent similaires, « on ignore s’ils ont une même cause, ou bien s’ils correspondent à des maladies différentes qui se présentent de la même façon », a dit la responsable.

On ignore les substances et marques potentiellement impliquées.

Le vapotage consiste à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d’un liquide à l’intérieur de la cigarette électronique.

Les liquides contiennent souvent de la nicotine, bien étudiée depuis des décennies : elle est addictive et affecte le développement du cerveau avant 25 ans, martèle le gouvernement américain.

Les cigarettes électroniques n’incluent pas de nombreuses substances cancérigènes que l’on trouve dans les cigarettes normales, comme le goudron. Mais la vapeur contient des particules fines qui pénètrent les poumons, et dont l’effet n’est pas encore bien connu. De nombreuses sont « potentiellement toxiques », a prévenu un rapport des Académies américaines des sciences en 2018.

Les autorités américaines s’alarment de la popularité du vapotage chez les adolescents et ont engagé une politique de fermeté contre les fabricants pour faire respecter l’interdiction de vente aux moins de 18 ou 21 ans, selon les États.

Il est possible, dit Brian King, du bureau des CDC sur la cigarette, que les maladies pulmonaires se soient produites auparavant, mais qu’elles n’aient été recensées que maintenant par l’enquête menée par les autorités sanitaires.