Quelques milligrammes de toute l’actualité scientifique de la semaine

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C’est la proportion de gaz à effet de serre qui ne sera plus émise par les membres de l’alliance Powering Past Coal quand ils auront fermé leurs centrales au charbon, par rapport aux émissions mondiales des centrales au charbon. Cette analyse de chercheurs de plusieurs universités européennes, publiée début août dans la revue Nature Climate Change, souligne que les membres de l’alliance ont rarement des mines de charbon, ont des centrales plus vieilles, et donc plus coûteuses, et ont des clients plus riches qui sont prêts à payer pour de l’électricité moins sale. L’alliance, créée lors d’une conférence de l’ONU sur le climat en 2017, n’a pas de membres en Chine et en Inde, les deux principaux utilisateurs de charbon pour générer de l’électricité.

Quiz

Qu’a de particulier ce poisson-phare ?

PHOTO J. SPARKS, R. SCHELLY, D. ROJE

Anomalops katoptron a sous les yeux des poches remplies de bactéries bioluminescentes.

Il est le premier poisson bioluminescent observé en train de communiquer avec ses semblables. Des biologistes du Musée américain d’histoire naturelle, à New York, décrivent, dans la revue PLOS One à la mi-août, comment ils ont vu un banc de milliers de poissons-phares de l’espèce Anomalops katoptron coordonnant leurs mouvements au moyen de signaux lumineux. Ils ont filmé cette rencontre fortuite, survenue lors d’une plongée à 100 m de profondeur près des îles Salomon en 2013, et y sont retournés pour faire des analyses démontrant l’existence de cette communication lumineuse.

Des éponges bactériophages

Des chercheurs de l’Université d’Hawaii ont élucidé le mystère de la symbiose des éponges et des bactéries qu’elles abritent. Les éponges se nourrissent de ces bactéries, tout en fournissant aux bactéries les nutriments dont elles ont besoin. Ces nutriments sont capturés par les éponges dans l’eau de mer. Les biologistes américains, qui dévoilent leurs résultats à la mi-août dans la revue Microbial Ecology, s’intéressent à l’éponge Mycale grandis, originaire de l’Australie, parce qu’elle connaît beaucoup de succès dans les récifs de corail hawaïens depuis son introduction il y a 30 ans.

PHOTO JOY LEILEI SHIH

L’éponge Mycale grandis en train de recouvrir des récifs de corail dans la baie de Kaneohe, à Hawaii

Un manchot géant

Un fossile d’une nouvelle espèce de manchot géant, qui a vécu voilà 60 millions d’années, a été découvert en Nouvelle-Zélande. Décrit début août dans la revue Alcheringa par des chercheurs allemands et néo-zélandais, Crossvallia waiparensis mesurait 1,6 m et pesait 80 kg, contre 1,2 mètre et 40 kg pour le plus grand manchot vivant de nos jours, le manchot empereur. Ce n’est toutefois pas un record : en 2014, des paléontologistes argentins avaient décrit un manchot de deux mètres de haut et pesant 115 kg, qui a vécu voilà 40 millions d’années, dont le fossile avait été trouvé en Antarctique.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR LE CANTERBURY MUSEUM À CHRISTCHURCH

Illustration comparant Crossvallia waiparensis à une femme

La génétique bovine élucidée

La vache a été domestiquée voilà 8000 ans de manière séparée dans la vallée de l’Indus et au Proche-Orient. Puis, voilà 4000 ans, des vaches de l’Inde, les zébus, ont été amenées au Proche-Orient pour créer les races modernes de vaches élevées en Europe et en Afrique. Telle est la conclusion d’une vaste étude génétique, menée à partir de 67 vaches anciennes par des biologistes irlandais, qui a été publiée début juillet dans la revue Science. Ils expliquent l’arrivée des zébus de l’Inde par une sécheresse de plusieurs décennies qui a entraîné la chute de plusieurs civilisations mésopotamiennes : les zébus résistent mieux au manque d’eau.

A. HAY, COURTOISIE DE L’EXPOSITION SUR LES FOUILLES DE TEL BETH-SHEMESH

Ce poids en forme de zébu, qui date de 4000 ans, a été retrouvé sur le site israélien de Tel Beth-Shemesh. Il pourrait témoigner de l’arrivée des zébus de l’Inde au Proche-Orient.