(Montréal) Une baignade dans l’océan modifie complètement la communauté de bactéries à la surface de votre peau, démontre une nouvelle étude américaine, mais ces changements seraient essentiellement sans danger et surtout transitoires.

Des chercheurs de l’Université de la Californie à Irvine ont analysé les bactéries qui peuplaient la peau de neuf participants avant une baignade de dix minutes. De nouvelles analyses ont été effectuées après que les participants se soient séchés à l’air libre, après six heures et après 24 heures.

Les participants n’avaient pas utilisé d’écran solaire, ne s’étaient pas baignés au cours des 12 heures précédentes et n’avaient pas pris d’antibiotiques au cours des six derniers mois.

Les communautés de bactéries à la surface de leur peau étaient diversifiées avant la baignade. Mais en sortant de l’eau, ces communautés étaient très similaires les unes aux autres et complètement différentes de celles détectées avant la saucette.

La situation était toutefois transitoire : le microbiome avait commencé à reprendre sa composition initiale six heures après la baignade, et le processus était encore plus avancé au bout de 24 heures.

« C’est une étude intéressante à regarder, mais il n’y a probablement pas beaucoup d’impact à long terme dans la vie de tous les jours ou sur la façon dont on doit regarder les choses dans le futur », a commenté le microbiologiste Karl Weiss, de l’Hôpital général juif de Montréal.

Les chercheurs américains ont notamment détecté la présence sur tous les baigneurs de la bactérie vibrio, dont une souche cause le choléra. La bactérie était toujours présente sur tous les baigneurs après six heures, mais sur un seul d’entre eux au bout de 24 heures.

Cela n’a toutefois rien de vraiment inquiétant, assure le docteur Weiss.

« La classe des vibrio peut être problématique pour des patients très, très particuliers qui ont des maladies très, très particulières, a-t-il dit. Pour l’immense majorité des gens, ça ne cause pas vraiment de danger ou de problème particulier. »

Le même phénomène se produira lors d’une baignade dans une piscine ou dans un lac, poursuit-il, mais avec des bactéries différentes de celles qu’on retrouve dans l’océan. Même en présence d’une plaie ouverte, il n’y a aucune inquiétude à avoir, si le patient n’a pas d’autre problème de santé.

« Les gens n’ont aucun problème à aller se baigner cet été en pensant qu’en rentrant dans l’eau ça va modifier les bactéries de leur peau et que ça risque de leur causer des problèmes, a assuré le docteur Weiss. Le seul danger […] est de faire attention aux choses habituelles comme le risque de noyade.

« C’est probablement beaucoup plus dangereux que les bactéries que vous risquez d’attraper et qui vont vous coloniser de façon très temporaire et qui vont disparaître par la suite. »

L’étude américaine a été présentée lors du congrès annuel de l’American Society for Microbiology.