La buse de Harris utilise un double système très sophistiqué pour traquer ses proies, ont découvert des biologistes britanniques. Contrairement au faucon, qui ajuste sa trajectoire seulement en fonction des mouvements de sa cible, la buse de Harris tient compte de la topographie du terrain.

« Les buses ont des ailes larges qui leur permettent de virer rapidement lors d’attaques-surprises, alors que les faucons ont des ailes plus étroites adaptées aux attaques depuis de grandes distances dans des environnements ouverts comme les déserts », expliquent les biologistes de l’Université Oxford, qui publient leurs résultats cette semaine dans la revue Nature Communications.

Les deux espèces ont divergé au niveau de l’évolution voilà 60 millions d’années. Cela permet de penser que non seulement leurs techniques de vol diffèrent, mais aussi leur manière de traquer leur proie. 

La buse de Harris vit dans le sud-ouest des États-Unis et dans toute l’Amérique du Sud, dans des environnements variés à la topographie accidentée. Anticiper les mouvements de leur proie en fonction des bosquets et petits monticules leur donne un avantage, selon l’étude.

Les chercheurs ont analysé les déplacements de cinq buses de Harris en captivité dans un laboratoire d’Oxford, alors qu’ils traquaient des proies artificielles à la trajectoire erratique. Les proies artificielles étaient manipulées par un long fil suivant un parcours prédéterminé. Chacun des cobayes faisait dix traques de proies artificielles, pour un total de 50 séries de données vidéo.

Les chercheurs ont ensuite modélisé la trajectoire d’un oiseau de proie dans une traque similaire s’il ne se fiait qu’aux mouvements de la proie, comme les faucons. Une différence notable et constante est apparue entre les trajectoires réelles et modélisées.