(Montréal) Avec le lancement tant attendu de la prochaine génération de satellites d’observation de la Terre au Canada, prévu pour la semaine prochaine, les autorités de l’Agence spatiale canadienne se réjouissent de ce que la mission de la Constellation RADARSAT sera bientôt en mesure d’offrir aux Canadiens.

Les responsables de l’agence ont présenté mardi un aperçu du projet de 1,2 milliard du gouvernement visant à remplacer le satellite RADARSAT-2, en orbite depuis 2007.

Les trois satellites identiques, qui travailleront ensemble pour localiser les navires, examiner les écosystèmes et surveiller de près l’Arctique, seront lancés en orbite le 11 juin à partir de la base aérienne Vandenberg, en Californie, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX.

Une fois qu’ils seront opérationnels plus tard cette année, les satellites feront le tour de la Terre toutes les 96 minutes à une altitude d’environ 600 kilomètres. Ils devraient générer 250 000 images par an, soit 50 fois plus que le satellite RADARSAT de première génération.

L’ingénieure Magdalena Wierus a déclaré lors d’une séance d’information que le nouveau système fournirait une mise à niveau majeure par rapport au satellite plus ancien.

Les nouveaux satellites sont capables de revoir un point exact sur la Terre tous les quatre jours alors qu’il en fallait 24 pour le RADARSAT-2.

« Nous pouvons utiliser ces images pour mesurer les changements, dans le mouvement du sol par exemple, ce qui peut nous aider à mieux comprendre ce qui se passe sur la Terre », a-t-elle expliqué.

La fonction de surveillance maritime permettra aux satellites — avec ou sans radar — de localiser les navires qui pourraient être en difficulté ou ceux qui ne veulent pas être repérés, a-t-elle ajouté.

Impact du changement climatique

Et les satellites joueront également un rôle clé dans la surveillance du changement climatique, en particulier dans le Nord, qui est en grande partie inhabité et pour lequel l’infrastructure de surveillance est insuffisante.

« C’est là que l’impact du changement climatique est le plus important, en particulier sur le pergélisol », a indiqué Steve Iris, responsable de la mission.

« Avec la mission Constellation, nous serons en mesure de surveiller chaque jour et de suivre les changements subtils, tels que les changements de sol dus à la fonte du pergélisol — à tous les quatre jours — ce qui est un avantage considérable par rapport à ce que nous avons actuellement. »

Le trio de satellites pourra capter une image d’un lieu donné sur environ 90 % de la Terre, mais ils seront principalement utilisés pour surveiller le territoire canadien.

Les détails n’ont pas encore été officialisés, mais il est également prévu de rendre les données accessibles à des tiers du secteur privé et du monde universitaire. Cependant, elles ne seront pas vendues commercialement, a indiqué l’agence.