Des scientifiques ont utilisé un puissant laser pour recréer ce qui a peut-être été la première étincelle de vie sur Terre.

Ils ont projeté un rayon laser dans un mélange d'éléments chimiques afin de stimuler l'énergie produite par la collision d'un astéroïde et d'une planète. Ils ont pu ainsi créer des pièces cruciales à l'assemblage d'éléments constitutifs de la vie.

L'expérience a produit les quatre éléments chimiques de base pour fabriquer l'acide ribonucléique (ARN), une molécule proche de l'ADN. Il reste encore plusieurs autres étapes qui échappent toujours aux chercheurs avant de vraiment faire émerger la vie. Mais cette expérience peut être considérée comme le point de départ d'un tel processus.

Le chef de l'équipe de chercheurs, Svatopluk Civis, de l'Institut Heyrovsky de chimie physique, un centre universitaire établi à Prague, a indiqué qu'il s'agissait de la première expérience visant à tester l'hypothèse voulant qu'un accident spatial ait pu causer la réaction chimique ayant créé la vie.

Un laser, d'une longueur de 150 mètres, a projeté un rayon pendant une fraction de seconde. L'énergie était si intense et si concentrée qu'elle a égalé, pendant moins d'un milliardième de seconde, celle dégagée par quelques centrales nucléaires. La chaleur a alors atteint 4200 degrés Celcius.

Les formes les plus primitives de vie sur Terre semblent coïncider avec une période connue sous le nom du Grand Bombardement tardif alors que la ceinture d'astéroïdes du système solaire était plus étendue qu'aujourd'hui et que notre planète était beaucoup plus bombardée par des morceaux d'astéroïde qu'elle ne l'est à notre époque, a dit un autre membre de l'équipe de chercheurs, David Nesvorny, du Southwest Research Institute, au Colorado.

Dans un article publié lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (Proceedings of the National Academy of Sciences), les chercheurs ont écrit que leur découverte suggère que la vie terrestre n'est pas le résultat d'un accident mais la conséquence des conditions régnant alors sur la Terre et dans son voisinage.

Les résultats de l'expérience n'ont pas ému tous les scientifiques. Selon John Sutherland, un chercheur de l'Université Cambridge, en Angleterre, le volume de matière ainsi créée n'a pas été assez élevé pour être concluant.