Le 20 juillet 1969, Buzz Aldrin n'avait pas les pieds sur terre lorsqu'une bonne partie de l'humanité s'est unie pour saluer un événement sans précédent.

En réalité, Neil Armstrong et lui marchaient... sur la Lune.

Ils ont raté les festivités qui se sont déroulées sur notre planète, il y a 45 ans, de dimanche à mercredi. Ils n'étaient pas les seuls. Là-haut dans l'espace, Michael Collins pilotait le module de commande Apollo, en orbite autour de la Lune.

Alors, en cette date anniversaire de la mission Apollo 11 - et à cinq ans du 50e anniversaire -, Aldrin demande à tous de se souvenir où ils étaient lorsqu'Armstrong et lui sont devenus les premiers êtres humains à marcher sur la Lune, et de partager leurs souvenirs sur Internet.

Et si on est trop jeune pour avoir vécu cet événement ? On peut aussi bien raconter en quoi cette mission a été inspirante.

Des personnalités publiques, des astronautes et des scientifiques ont déjà commencé à diffuser leur propre vidéo.

«Quelle journée!», se rappelle Tom Hanks, une tasse commémorative d'Apollo 11 aux lèvres. L'acteur a joué dans le film «Apollo 13», sorti en 1995, qui raconte l'histoire d'une autre mission, plus dramatique celle-là, vers la Lune.

«Aller dans l'espace, c'est toute une affaire. Marcher sur la Lune, c'est littéralement marcher sur la Lune», avance l'auteur-compositeur-interprète Pharrell Williams, qui est né quatre ans après ce voyage.

Le maire de Londres, Boris Johnson, se souvient, lui, d'avoir regardé l'exploit sur un petit téléviseur noir et blanc. «J'ai tout de suite su qu'il s'agissait de la chose la plus excitante que j'aie encore jamais vue. Je n'avais que cinq ans.»

En tout et partout, 12 hommes ont marché sur la Lune au cours de six expéditions, de 1969 à 1972. Mais la première marche sur la Lune, celle d'Armstrong et d'Aldrin, est celle dont on se souvient le plus. Ce jour-là, les États-Unis dépassaient l'URSS dans la course spatiale. Le pays communiste pouvait quand même se consoler, lui qui avait été le premier à envoyer un satellite dans l'espace, le premier cosmonaute et la première cosmonaute. Et le premier homme qui a flotté dans l'espace était Soviétique.

«États-Unis 1, Spoutnik 0», se marre l'acteur Louis Gossett Jr dans sa vidéo.

2014 marque aussi le premier important anniversaire que ratera Neil Armstrong, l'homme qui avait su si bien mettre en lumière l'exploit en lançant l'immortelle phrase «un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité». L'astronaute, un homme plutôt renfermé, est mort en 2012 à l'âge de 82 ans.

A titre de commandant de la mission, Armstrong fut le premier à sortir du module lunaire LEM. Aldrin l'a suivi.

Aujourd'hui âgé de 83 ans, Collins, le pilote resté dans l'ombre de ses coéquipiers, fera une exception pour le 45e anniversaire. Il participera lundi à une cérémonie de la NASA au centre spatial Kennedy au cours de laquelle on donnera le nom d'Armstrong au célèbre édifice abritant le centre des opérations de la mission.

Quant à Aldrin, qui est âgé de 84 ans, il s'est toujours considéré comme l'éternel porte-parole d'Apollo 11. Il sera lui aussi présent à la cérémonie de lundi, à Cap Canaveral, en Floride.

«Je me suis toujours considéré comme l'ambassadeur de la Terre dans l'espace, a dit Aldrin dans sa vidéo diffusée sur YouTube. J'ai passé le plus clair de mon temps à me promener dans mon pays et à l'étranger pour rappeler aux gens ce que la NASA et notre programme spatial ont accompli, et leur raconter ce qui nous attend sur Mars. Nous devons faire connaître les missions d'Apollo. Nous devons dire aux gens que nous pouvons encore réussir l'impossible.

«Le monde entier a fêté notre alunissage. Nous avons raté ça parce que nous n'étions pas là. Je vous invite à partager avec moi - et le reste du monde - votre histoire ou celle de votre famille: où étiez-vous le 20 juillet 1969 ? Sinon, sentez-vous libre de me raconter ce que les missions Apollo vous inspirent.»

Aldrin a longtemps gardé un petit calepin noir pour noter les endroits où les gens se trouvaient le 20 juillet 1969. Tous ceux qui l'ont raconté voulaient le lui confier.

Et à l'ère des réseaux sociaux, l'ancien astronaute demande aux gens d'envoyer leur vidéo sur YouTube au mot-clic  Apollo45 - les vidéos inondent déjà le site.

Ainsi, Peter Alyward, un Australien de 56 ans passionné par l'espace, se rappelle que ses parents l'avaient réveillé pour voir le décollage de la fusée Saturne V, qui a transporté la mission Apollo 11 vers la Lune le 16 juillet 1969. On était alors au milieu de la nuit en Océanie. «Plus qu'à un autre moment de l'histoire, les gens de partout dans le monde ont pu vivre et partager l'expérience grâce aux moyens techniques dont nous disposions à l'époque. Ce ne fut pas seulement une fête américaine, mais un événement de portée mondiale.»

C'est le premier anniversaire important d'Apollo 11 - ceux qu'on peut diviser par 5 -, qui tombe les mêmes jours de la semaine que ceux de la mission de 1969. La fusée Saturne V s'était élancée un mercredi (heure de l'Est); l'alunissage avait eu lieu un dimanche.

Certains aimeraient bien qu'on retourne sur la Lune. Le président Barack Obama a abandonné l'idée en 2012, préférant envoyer des astronautes sur un astéroïde, et ensuite sur Mars.

«Retournons-y», implore le lieutenant-gouverneur de l'Alaska, Mead Treadwell, dans sa vidéo.

«Bien joué, Buzz Aldrin!», renchérit le maire de Londres. Il serait temps qu'on y retourne, non?»